« Plus ça va et moins on n’arrive à comprendre comment fonctionne la justice, moins on se sent soutenus et plus on a l’impression de vider l’océan Atlantique à la petite cuillère ». Cette impression désabusée d’un policier résume le jugement d’un des derniers procès liés au deal de drogue quotidien sur la place de l’Amérique Latine à Saint-Nazaire.
Le 20 mars, des policiers en patrouille surprennent un jeune homme qui jette un sac de courses, une boîte blanche et s’enfuit. Dans la boîte blanche il y a 15 grammes de cannabis et 70 €. Le prévenu est finalement interpellé ces jours-ci après avoir été en prison de mai à juillet, pour stupéfiants encore. Sa défense est pour le moins maladroite – il reconnaît que la boîte lui appartient, mais pas la drogue. Il accuse les policiers de l’y avoir mis.
Il est connu déjà pour les mêmes faits et même condamné – trois mois le 9 mars dernier, 6 mois le 13 septembre pour un deal datant du 11, si bien qu’il comparaît détenu. Et pourtant, malgré des réquisitions logiques quoique faibles – trois mois ferme – son avocate demande la relaxe au bénéfice du doute et il n’est condamné qu’à un (!) mois de prison ferme. « Avec les remises automatiques de peine, ce mois sera confondu avec son actuelle peine », relève un habitué.
« Ils auraient mieux fait de le relaxer et de faire un blanc seing aux dealers. Avec ce genre de peine, c’est comme si on mettait une grande bâche publicitaire sur la place de l’Amérique Latine en les invitant à dealer tout ce qu’ils peuvent et à raconter des craques aux policiers ».
LM
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