Route de Paris, près de l’entrée de l’autoroute à Carquefou, un love-shop d’un nouveau genre a ouvert ce 6 septembre. Sous le slogan « O darling, la compagnie du plaisir », le love-shop O Darling veut embarquer les nantais au septième ciel.
« Ici on ne prononce pas le mot sexe », explique le directeur Marc Liopé qui en a ouvert un depuis 2010 à Trignac, puis s’est développé à Rennes et Angers, « mais plus classique. Ici, c’est le premier à thème, et en l’occurrence, l’amour, le plaisir, le septième ciel, on a tout de suite pensé à l’aviation, l’aéroport. Notre-Dame des Landes n’a pas pu se faire, mais la compagnie du plaisir va s’occuper de vous ».
O’darling compte trois employés formés par des sexologues. « L’idée, c’est de sortir du glauque, des sex-shops près des gares avec cabines de projections et pervers. On retravaille le domaine de la sexualité – qui est maltraité et mérite d’être valorisé – pour qu’elle soit vivable pour tout le monde, dans le respect des uns et des autres », détaille encore Marc Liopé. « On vise le grand public, notamment les femmes qui aujourd’hui n’osent pas passer la porte des sex-shops classiques et on se veut facilitateur de plaisir ».
Sur la question du sexe, « il y a encore beaucoup de préjugés », remarque Marc Liopé « comme on a pu se rendre compte en 2015 en faisant une pub avec FunRadio, où ils nous ont demandé d’enlever le petit canard car ils craignaient d’avoir des problèmes et des recours. Ils nous ont même proposé de refaire le spot à leurs frais. Moralité, on l’a fait ailleurs – il faut évoluer tout de même ».
En l’occurrence, « nous avons développé un magasin à thématique, destination 7e ciel, avec des carlingues, des éléments d’avions, des pin-up des années 50, des tableaux d’embarquement, une zone d’embarquement bagages », évidemment située porte 69, et « un lounge qui propose thé, café et boissons sans alcool aux clients avec une roue de Nord-Atlas de 1957 », qui pèse 100 kilos tout de même. Le bar à sex-toys est flanqué de deux réservoirs de Mirage 3 chromés qui datent de 1959.
Les éléments aéronautiques, mais aussi vintage (bagages etc.) ont été acquis auprès du brocanteur Eurêka (Serge Le Cardiet) au centre-ville de Sautron. Le Studio 449 s’est occupé de signalétique et un agenceur allemand des travaux, pour un investissement total de 300.000 € sur un des meilleurs emplacements de Nantes : « 50.000 véhicules passent devant chaque jour et on a une surface qu’on ne pourrait pas avoir en ville – à moins d’un loyer prohibitif ».
Résultat : une boutique lumineuse sur près de 500 m² : « en sortant de l’image du sex-shop glauque, trash, on résout déjà beaucoup de problèmes », relève Marc Liopé. « Dans nos autres magasins, 70% de la clientèle sont des couples, et notre cœur de cible, ce sont les 25-55 ans ». Pas de cabine de projection ici, mais dans une petite alcove on trouvera « les articles hot, des sex-toys réalistes et des DVD à vendre ».
Bien planqués. « On ne veut pas imposer à la vue des gens ce qu’ils ne veulent pas voir. L’idée, c’est que chacun puisse trouver ce qu’il cherche et soit respecté. On veut faire un lieu où les gens se plaisent ».
Louis-Benoît Greffe
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