Rennes. Quel lien entre burkini et immigration extra-européenne ?

Le port du burkini est bien autorisé dans les piscines municipales de Rennes. C’est ce qu’a confirmé un conseiller municipal de la ville après le lancement d’une polémique en début de semaine. 

Burkini à la piscine

Tout a commencé le lundi 24 septembre dernier. Tandis qu’ils se trouvaient à la piscine municipale des Gayeulles de Rennes, des nageurs ont été surpris par le fait qu’une femme se baignait en burkini dans le bassin. C’est alors qu’une polémique a débuté sur la question de la légalité du port de ce maillot de bain islamique.

Face aux questionnements qu’a suscité la présence de cette tenue confessionnelle intégrale, la ville de Rennes a fini par réagir. Et ce, par la voix d’Yvon Léziart, conseiller municipal PS délégué aux sports. Il a alors affirmé que le sulfureux birkini était bien autorisé dans les piscines municipales rennaises.

Burkini : une simple évolution sociétale ?

Pour justifier cette autorisation du port du burkini, Yvon Léziart s’est risqué à un étrange diagnostic. Selon lui, « il n’y a pas si longtemps que ça, seuls étaient autorisés les maillots de bain pour les hommes et maillots une pièce pour les femmes. Mais la société et les modes ont évolué. C’est pour cette raison qu’en juin [NDLR : 2018], le conseil municipal a voté le nouveau règlement intérieur des piscines rennaises autorisant notamment le port des shorts pour les hommes ». Pour notre part, nous avions déjà évoqué cette tolérance de la ville de Rennes sur le burkini dès octobre 2017.

Lorsqu’il évoque un changement des modes et une évolution sociétale, Yvon Léziart se garde toutefois bien de pousser son analyse un peu plus loin. Car l’arrivée du burkini dans les piscines de Rennes n’est pas due à un simple changement de mode. Il est simplement un marqueur supplémentaire de la progression de la culture musulmane en Bretagne. Une progression dont la principale responsable n’est autre que l’immigration extra-européenne ! Voilà une explication plus plausible que le conseiller municipal de Rennes aurait pu fournir. Encore faut-il faire preuve d’un minimum de courage politique. Ce qui n’est ni dans l’ADN, ni dans l’intérêt des socialistes rennais.

Burkini, triathlètes et politique de l’autruche

Autre argument avancé par Yvon Léziart, le burkini serait conforme aux exigences d’hygiène et de sécurité requis dans les piscines de la ville. Et le conseiller municipal de justifier cela en comparant le burkini avec la tenue aquatique de certains sportifs : « Ça ne choque personne de voir des nageurs avec des combinaisons de nage, comme, par exemple, les triathlètes ou les compétiteurs », oubliant volontairement de rappeler que ces combinaisons de nage ont une vocation purement technique et ne sont pas des tenues confessionnelles, contrairement au burkini.

Par ailleurs, interrogé sur la dimension religieuse du burkini, Yvon Léziart trouve refuge derrière une laïcité dont on ne sait plus très bien ce qu’elle recouvre à force d’être citée en toutes circonstances : « Comme dans n’importe quel équipement ou espace public, seuls les agents du service public sont soumis à une obligation de neutralité, pas les usagers. C’est la loi, rien que la loi, toute la loi. […] Aucune piscine n’interdit la combinaison pour des motifs de laïcité, ce serait contraire à la loi ».

Très peu de burkinis… pour l’instant !

Enfin, dans une position d’équilibriste plutôt délicate entre les interrogations des nageurs habitués des piscines rennaises et un électorat musulman à ne pas négliger dans certains quartiers de la ville, Yvon Léziart opte pour la politique de l’autruche. En se limitant à constater le présent sans anticiper le futur : « Le nombre de femmes nageant avec un burkini est de toute façon très faible à Rennes ».

« Un bon politicien est celui qui est capable de prédire l’avenir et qui, par la suite, est également capable d’expliquer pourquoi les choses ne se sont pas passées comme il l’avait prédit », ironisait Winston Churchill. Un adage qui risque fort de concerner M. Léziard dans quelque temps…

Crédit photo : DR
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