Ces 29 et 30 septembre, l’association Roi Uther et Gérard Paugam – reconnus dans l’organisation d’événements de reconstitution médiévale – investissent le château de Tiffauges dans les Mauges pour y reconstituer, en pleine guerre de Cent Ans, l’adoubement du chevalier Guillaume du Chastel par dame Péronnelle de Thouars.
« L’objectif, c’est de faire rayonner à l’échelle européenne le château de Tiffauges », nous explique Gérard Paugam qui y a été invité par le département de la Vendée, porteur du projet, qui a acheté 25 hectares autour du château et veut le faire vivre. Commercial pour une société qui travaille dans le gros œuvre et le génie civil – dernièrement sur les chantiers du métro de Rennes, des Jacobins ou de la gare de Rennes, il est animé par la passion « du partage et de la transmission » de l’Histoire.
La liste des compagnies – avec y compris des polonais, des tchèques, des italiens et des russes – permet de constater que l’événement sera de portée internationale. « On va avoir 250 pointures de la reconstitution, des passionnés qui ont acquis un très haut niveau d’expertise », promet Gérard Paugam. Et le duc de Bretagne sera un russe de Saint-Pétersbourg, Pavel Linev. Près de 250 participants sont attendus dont 45 étrangers – parmi eux cinq russes et 18 vénitiens.
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« Depuis 15 ans, Tiffauges est centrée sur la période de Gilles de Rais. Nous on se replace en 1367 et on veut travailler sur cinq ans : en 1372 nous reconstitueront la prise de Tiffauges par Bertrand Du Guesclin, c’est-à-dire le siège et la prise d’une ville, ce que personne en Europe n’a encore fait ».
« On cherche à faire des projets qui ne soient pas que des fêtes médiévales », explique Gérard Paugam, présent dans la reconstitution depuis 40 ans, spécialiste de la guerre de Cent Ans et qui organise depuis 10 ans de grosses manifestations – notamment à Malestroit par le passé. Son père est breton, et lui est revenu au pays depuis 25 ans. « J’organise peu d’événements mais des gros ; pour Tiffauges, c’est plus d’un an de préparation. Un adoubement, ce n’est pas qu’une cérémonie. Les grands du Royaume sont invités ».
Ainsi le programme prévoit des démonstrations d’artillerie (10 h le samedi), l’accueil de délégations par dame Péronnelle de Thouars (11h15 le samedi), un tournois courtois entre Français et Bretons (après-midi du samedi), le bain du futur chevalier (16h30), sa veillée d’armes (soirée du samedi), la cérémonie de l’adoubement proprement dite (11h15 le dimanche) avec la participation de la Schola de Nantes et un tournois courtois (14h45 à 16 h le dimanche)… sans oublier un marché médiéval, « mais que avec des artisans reconnus – ils seront donc peu nombreux mais très bons », la garnison du château et les appartements de Péronnelle de Thouars dans la tour Vidame.
« Il faut un lieu, une date, une ville », explique-t-il encore. « J’ai commencé à Malestroit avec le 19 janvier 1343, en 2009 avec un budget de 120 à 160.000 €. Il faut aussi une volonté politique, un site et une histoire pour réaliser un événement – quand il n’y a plus eu de volonté politique, ça a été la fin de Malestroit. Ici, on veut sortir de la fête médiévale où c’est toujours la même chose, où les gens se lassent. On veut raconter une histoire différente tous les ans sur cinq ans, ici à Tiffauges où s’opposent les intérêts Français et Bretons. Les Français ont la velléité de prendre le château. L’an prochain, on organisera une grande foire qui excitera leurs convoitises et à la fin de 2019, ils vont déclarer la guerre ».
Localement, l’association « Les amis du château » apporte une grande aide logistique pour les reconstitutions. De son côté la structure Roi Uther – qui tire son nom du père du roi Arthur – se renforce par quatre capitaines : Mich Guillou (infanterie Bretagne), Noël Leclercq (infanterie et chevalerie étrangère), Frédéric Louessard (archerie, arbalestrerie, artillerie), Adrien Heren (infanterie et chevalerie française). La schola de la Cathédrale de Nantes participe aussi au projet.
« L’association est une grosse équipe avec des gens que je connais depuis des décennies et des gens qui participent à toutes les grosses reconstitutions européennes, des passionnés qui prennent leurs vacances pour venir nous voir et qui ont chez eux une forte notoriété ». Elle a aussi élaboré un très exigeant cahier des charges pour Tiffauges 1367. « Et demain si l’événement se pérennise et se développe, les reconstituteurs étrangers qui sont venus seront nos ambassadeurs ».
Louis-Benoît Greffe
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