La police ferroviaire italienne (Polfer), l’équivalent de la SUGE, a publié ses statistiques : sur toute l’année 2017, ses agents ligures ont identifié et descendu du train – seulement à Vintimille – la bagatelle de 1254 migrants clandestins qui se dirigeaient vers la France, sur 1460 trains contrôlés. Ces chiffres ne sont qu’une goutte d’eau dans la mer par rapport au nombre total des migrants qui se dirigent à travers l’Italie vers la France et le nord de l’Europe. Et ceux-ci font parler d’eux à de nombreuses occasions dans les trains de Vintimille et des environs.
Le 25 septembre dernier encore, un jeune Italien de 18 ans a été agressé par un Nord-africain qui était tranquillement installé dans le train régional Savone – Vintimille et avait mis ses pieds sur le siège tout en parlant fort. Partie d’un mauvais regard, la querelle commencée peu après la station de Bordighera a fini en bagarre, le jeune Italien à l’hôpital et le Maghrébin au poste de police.
Vintimille : une gare frontière étroitement surveillée
Fin mai 2017, le chef de la commission d’enquête sur les migrants, Federico Gelli, avait insisté lors d’une visite à Vintimille sur l’importance des contrôles dans les trains pour interpeller les migrants et les empêcher de poursuivre leur route à Vintimille, où ils sont obligés de s’arrêter – la frontière française est fermée – et s’entassent dans la ville et à ses abords.
Le ministre italien de l’Intérieur (Lega) Matteo Salvini a affirmé sans en apporter la preuve que la France a refoulé à sa frontière italienne plus de 48.000 migrants depuis début 2017 à l’été 2018 – et plusieurs centaines continuent à passer chaque semaine à cause des passeurs, de la difficulté de surveiller chaque mètre d’une frontière escarpée et des complices de l’invasion migratoire en France et en Italie.
Le 1er juin 2017, quatre migrants sans billets ont été surpris par un contrôleur et ont tenté de lui échapper : il les a coursés dans tout le train, aidé par des voyageurs, et les a fait débarquer à Taggia-Arma. Résultat des courses : un quart d’heure de retard et une correspondance plantée pour les navetteurs italiens qui travaillent en France. Ceux-ci ont réclamé la présence systématique de la police ferroviaire à partir d’Imperia, ville située à 40 km à l’est de Vintimille.
Le 14 juin 2017, un Comorien résidant en France a été arrêté à Vintimille – condamné en 2013 à Ancône à trois ans, deux mois et seize jours de prison, il s’était réfugié en France et y avait fait souche. Mais sa petite balade à Vintimille lui a aussi coûté 35.000 € d’amende. Il a été incarcéré à San Remo après avoir été arrêté par la police ferroviaire qui disposait d’une fiche de recherche à son encontre.
Dans la nuit du 16 au 17 octobre 2017, une cinquantaine de migrants ont pris d’assaut un train de pèlerins qui se rendaient à Lourdes ; le train était arrêté en gare de Vintimille. Le temps que la police ferroviaire intervienne et arrête les intrus, une vitre a été brisée par une bouteille tandis que pèlerins et clandestins ont eu le temps d’échanger quelques horions.
Des migrants clandestins qui perturbent trains et gares dans toute l’Italie
Depuis l’automne 2017, la police ferroviaire italienne a redoublé d’attention et arrête les migrants bien en amont de Vintimille – ce qui ne les empêche pas cependant d’arriver en France à cause des passeurs, mais aussi d’un système judiciaire laxiste et de complicités locales diverses. Ainsi, un car d’une cinquantaine de migrants a été acheminé par l’association humanitaire Baobab depuis la gare Tiburtina à Rome jusqu’à Vintimille le 10 septembre dernier – c’étaient essentiellement des Érythréens. Bien que l’association ss soit bien gardée de prévenir les pouvoirs publics locaux, aucune poursuite judiciaire n’est envisagée contre elle et rien ne l’empêche donc de recommencer.
Certains migrants se font remarquer par leurs faits délinquants – ainsi un certain Mohammed Bana, clandestin d’origine algérienne, pris le 20 septembre en flagrant délit de vol de téléphone dans un train à grande vitesse qui reliait Naples à Turin. Coincé avec son butin par les policiers ferroviaires, il a été incarcéré.
Le 7 septembre dernier, aux abords de la gare de Frosinone, une ville à 70 km au sud-est de Rome, un jeune clandestin nigérian a été arrêté avec 26 grammes de résine de cannabis sur lui. La presse locale indique que cela arrive régulièrement, et que des opérations de contrôle sont non moins régulièrement menées par la police ferroviaire aux abords des gares et des installations ferroviaires.
L’origine du migrant n’est pas anodine : le sud de l’Italie, de Naples à la Sicile, est gangrené par la mafia nigériane, arrivée dans le sillage de l’immigration de masse et de la faillite partielle des structures de l’État au sud de l’Italie. Elle loue son territoire à la Camorra de Naples – ou verse le pizzo, l’impôt mafieux en Sicile et règne notamment sur la drogue, le trafic de migrants et la prostitution, tout en rackettant les Nigérians installés en Italie et menaçant leurs familles restées au pays. Au fil des années, la mafia sénégalaise s’est aussi développée, aux mêmes conditions et pour les mêmes raisons.
Le 1er septembre dernier, un Marocain âgé de 27 ans a violemment agressé un chef de train dans la banlieue de Florence, car ce dernier lui avait demandé d’éteindre sa cigarette – il fumait carrément dans le train. L’agression a eu lieu près de la gare de Pratignone, située à Calenzone, une commune au nord de Florence. Il a fallu l’intervention d’un policier ferroviaire qui n’était pas en service pour maîtriser le maghrébin. Il a été conduit à la gare de Santa Maria Novella à Florence, où 90 grammes de résine de cannabis ont été trouvés sur lui. Il a été incarcéré pour violence et rébellion à l’encontre d’un agent chargé d’une mission de service public, ainsi que détention de stupéfiants, tandis que le train reprenait sa route avec une demi-heure de retard.
Le 31 août dernier, c’est à Gorizia, en Frioul-Vénétie, que les agents de la police ferroviaire arrêtent un homme qui leur a présenté de faux papiers, en l’occurrence des documents d’identité grecs. L’homme leur a dit qu’il venait faire du tourisme en Italie. En réalité il s’agissait d’un iranien âgé de 53 ans qui venait de passer la frontière depuis la Slovénie voisine et voulait rejoindre ses compatriots installés dans un pays du nord de l’Europe. Il a été incarcéré à Gorizia en attendant son procès pour entrée illégale sur le territoire.
Le 30 juillet dernier, deux agents de la police ferroviaire nationale (PolFer) ont été agressés par un clandestin somalien âgé de 20 ans, alors qu’ils lui demandaient de quitter les abords de la gare de Porta Nuova. Celui-ci a sorti une fourchette et a blessé un agent aux épaules, son collègue a sorti son arme et a tiré, blessant le demandeur d’asile à la cuisse. Ce dernier, hospitalisé, est hors de danger, tandis que le policier agressé a reçu cinq jours d’ITT.
On pourrait multiplier les exemples – la presse locale italienne en offre chaque semaine un lot imposant. Force est de constater qu’en Italie aussi, l’invasion migratoire est loin d’apporter une « société multiculturelle apaisée » et un « enrichissement mutuel »…
Louis Moulin
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Une réponse à “Italie : les migrants clandestins mettent la pagaille sur les chemins de fer”
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