Le contexte de l’agression d’un brocanteur par deux clientes tchétchènes, le samedi 15 septembre vers dix heures, commence à s’éclaircir. Et à poser de nombreuses questions aux brocanteurs, d’autant qu’aucune suite judiciaire ne semble avoir été donnée à l’agression d’un des leurs. La cause originelle du conflit était la tentative des deux clientes d’acheter quarante euros ce qu’elles avaient convenu de prendre cinquante. Le brocanteur leur a demandé de partir, et s’est pris en réponse un violent coup de sac dans l’œil.
« Pendant qu’elles faisaient tout ce tapage qui attirait public et brocanteur, des marchandises ont été volées sur d’autres stands », relève un brocanteur lui aussi présent ce jour-ci. Cette technique est régulièrement utilisée dans les pays de l’Est, notamment sur les marchés – l’on crée un attroupement à partir d’un scandale né d’une raison futile, pendant que des complices – souvent de la même communauté – volent tranquillement ailleurs.
Plus étonnant, ces clientes plus très jeunes étaient déjà connues. En mal. « Elles ont déjà volé une défense en ivoire et une pièce en cristal avec des dauphins – là on est sûr de nous », relève un brocanteur – et ce sans se faire remarquer par du tapage. Un autre indique qu’elles « sont soupçonnées d’avoir fait plusieurs vols de pièces assez coûteuses sur la place depuis ces six derniers mois, elles ont été repérées mais reviennent toujours, ça ne leur fait pas peur ».
Des pièces « difficiles à vendre sur internet, c’est fragile et pas très demandé, mais coûteuses », relève encore un habitué. « On peut se demander si elles ne volent pas sur commande – après un repérage fait par quelqu’un d’autre – ou si elles ont déjà une filière pour la revente, à Nantes ou ailleurs. C’est nettement plus difficile à revendre que de l’argenterie par exemple ».
Louis Moulin
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