Le mouton d’Ouessant est un animal bien particulier. De petite taille et à la robe foncée, il est toujours autant prisé. Une drôle d’histoire !
Mouton d’Ouessant : enraciné en Bretagne
À Ouessant, il n’y a pas que les abeilles qui font parler d’elles ! Qui ne connaît pas le mouton dont le nom est accolé à celui de l’île ? Dès 1750, des premiers documents attestent de la présence du mouton sur ce gros cailloux en face du Conquet. Il est déjà stipulé que le mouton d’Ouessant est une déclinaison insulaire du mouton des landes de Bretagne. On retrouve par ailleurs cette race ovine dans les monts d’Arrée.
En 1900, plus de 6 000 moutons sont recensés sur l’île. Quelques années plus tard, des moutons blancs sont importés sur Ouessant (possiblement en provenance des monts d’Arrée) avec une laine plus facile à teindre.
Un mouton victime du métissage ?
À partir de 1915, les races de moutons anglais arrivent massivement sur les marchés ovins. Commence alors un métissage qui annoncera le début de la fin pour la race bretonne. En 1920, Ouessant ne compte plus que 3 000 moutons avant que ceux-ci ne disparaîssent totalement dans la décennie qui suivante.
Il faut attendre 1976 et un certain Paul Abbé pour que le mouton d’Ouessant reprenne vie. À l’aide d’ovins de type « primitif » utilisés sur le continent, l’homme et ses amis permettent le retour de l’animal. C’est alors qu’est fondé le GEMO, Groupement des Eleveurs de Moutons d’Ouessant. Des 1977, 486 animaux sont recensés.
En 1981, le mouton d’Ouessant est donc de nouveau reconnu officiellement pusique le standard de race est écrit et validé par le Professeur Denis. Avant d’être approuvé par l’Assemblée Générale du GEMO.
Le mouton d’Ouessant et ses qualités
Aujourd’hui, le succès du mouton d’Ouessant ne se dément pas. Et pour cause ! Sa petite taille lui offre de bonnes dispositions pour l’élevage d’agrément. De caractère rustique, le mouton a de bons aplombs et une résistance au climat hivernal, parfois rude sur les montagnes bretonnes. Il fait également office de « tondeuse écologique » dans les jardins mais aussi les terrains pentus. Par ailleurs, sa viande et sa laine sont de bonne qualité.
En mars 1978, le mouton d’Ouessant s’invitera sur un plateau de télévision. Par l’intermédiaire d’Alain Bougrain-Dubourg qui interviewe Jean-Pierre Gestin, alors directeur adjoint du parc naturel régional d’Armorique. Il est donc question du destin de l’animal, à peine sauvé à cette époque.
Désormais, ce sont entre 3 000 et 5 000 moutons d’Ouessant selon les estimations (pour environ 300 éleveurs, essentiellement des amateurs) qui sont dénombrés en Bretagne mais aussi à l’étranger. La race bretonne, bien qu’ayant perdu quelques caractères originaux lors de sa reconstitution, n’est donc plus menacée !
Crédit photo : Pixabay (CC0/ddouk)
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