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Square Daviais à Nantes : le squat sera évacué, les clandestins mis à l’abri par la municipalité socialiste [MAJ]

MAJ 20/09/2018 : les migrants seront évacués dès ce jeudi matin et transférés dans 6 gymnases de la ville de Nantes où ils seront hébergés jusqu’à début octobre. Ensuite ils seront envoyés dans plusieurs lieux du département tenus secrets. 

De son côté la Préfecture, après avoir répété pendant des mois que le dispositif d’hébergement des migrants était « saturé » et qu’il n’y avait plus de place, a annoncé à l’audience ce mercredi disposer de 424 places en centre d’hébergement et hôtels, de quoi donner l’envie de venir à Nantes à bien des migrants. 
En tout état de cause, la volonté de la mairesse socialiste Johanna Rolland et de la préfète nommée par Macron Nicole Klein de procéder à une « évacuation discrète » pour « éviter d’alimenter l’appel d’air » est un echec retentissant. Les pro-migrants en tirent déjà les conséquences : « nous avons gagné une bataille, pas la guerre », confie un militant du CRAN (collectif d’action et de réquisition nantais, extrême gauche). « Nous aurons gagné la guerre lorsque les frontières seront abolies et les exilés [migrants] accueillis de façon inconditionnelle ».

Finalement la mairesse socialiste Johanna Rolland change son fusil d’épaule et demande l’expulsion du camp de tentes du square Daviais à Nantes où vivent plus de 600 clandestins majoritairement issus de la Corne d’Afrique et des Soudans (mais aussi du Niger et de Guinée). Le campement organisé par l’extrême-gauche s’est fait remarquer pour ses conditions sordides, ses cas de maladies infectieuses (gale, tuberculose) mais aussi son insécurité grandissante due aux tensions intercommunautaires, l’alcool et les tensions avec les dealers clandestins maghrébins de la place du Commerce.

La mairie a déposé un référé au tribunal administratif ce 17 septembre, et l’affaire devait être examinée ce 19 septembre à 9 heures. En même temps, quatre associations pro-migrants ont déposé un référé-liberté pour demander à l’État et Nantes Métropole de prendre des mesures d’urgence pour améliorer les conditions du camp : pose de douches, points d’eau etc.

Des mesures « dignes » demandées par des associations soutenues avec l’argent public (La Cimade, la Ligue des droits de l’Homme, Le Mrap et l’Association de soutien au collectif enfants étrangers) qui ont aussi pour objet pérenniser avec l’argent du contribuable ce camp des Saints en pleine ville. Le dossier a surtout permis aux nantais de se convaincre de l’incompétence tant de la préfète nommée par Macron que de la mairie socialiste à rétablir l’ordre et à appliquer la loi – en l’occurrence expulser les clandestins et loger les demandeurs d’asile.

Un appel au rassemblement devant le tribunal administratif à neuf heures ce mercredi matin a été lancée par l’extrême-gauche ce matin, qui appelle aussi à une marche en faveur des migrants ce 22 septembre à 15h30. Les associations Afrique Loire, L’autre cantine, CIMADE, CSF, CSPN, Collectif de soutien aux migrants 44, Collectif Hébergeurs Solidaires, DAL44, Du Monde dans la Cuisine, Emmaüs44, GASPROM, GREF, Intersyndicale, La Maison, MRAP, LDH, Logis Saint-Jean, Médecins du Monde, RESF, Secours Catholique, UJM44 ont signé l’appel à manifester.

La municipalité socialiste s’engage à reloger les migrants d’ici 48 heures

Lors de l’audience, la ville s’est engagée à une « mise à l’abri » des migrants dans un lieu tenu secret, et ce avec un caractère « exceptionnel et provisoire ». L’évacuation a été ordonnée « car il y a une solution immédiate », s’est félicitée Me Stéphanie Rodrigues-Devesas, qui défendait les quatre associations et les dix migrants qui avaient déposé un référé pour demander des conditions plus dignes pour le squat de migrants.

La ville et les services de l’État se sont aussi engagés à assurer deux « vrais » repas par jour – ce qui aura un coût pour le contribuable, mais aura aussi pour conséquence de mettre hors circuit les militants pro-migrants qui assurent de leur côté un repas chaud le soir aux migrants (lire plus bas).

La mairie de Nantes s’est engagée à évacuer les migrants, dans un délai de 48 heures après la décision du juge des référés, rendue ce soir. Reste à savoir, si comme après la dernière évacuation, d’autres migrants ne viendront pas remplacer ceux qui auront été « mis à l’abri ». En effet, « des migrants principalement africains arrivent chaque jour à Nantes », relève un proche du dossier, « car ici ils sont assurés d’avoir un repas chaud par jour, les petits-déjeuners, et plus de chances d’avoir l’asile que dans le reste du pays. Ces mesures sont loin d’être humanitaires, en réalité elles ne profitent qu’aux passeurs et ne cessent d’aggraver la situation localement. Il faut que la mairie socialiste et les militants politiques comprennent que Nantes ne peut accueillir toute la misère du monde et que les habitants vont en avoir rapidement marre des retombées sociales négatives, comme l’insécurité croissante ou le risque de propagation des maladies contagieuses ».

Les migrants relogés dans des gymnases, l’extrême-gauche craint d’être marginalisée

Un communiqué de l’Autre cantine – une initiative des pro-migrants qui squattent un ancien café promis à la démolition, 18 rue de Cornulier (gare sud), pour distribuer un repas chaud le soir aux 600 migrants du square Daviais – brocarde la décision de la mairesse socialiste d’expulser le square Daviais et sa volonté de reloger les migrants dans des gymnases : « Johanna Rolland a déposé aujourd’hui un recours pour demander l’expulsion du Square [Daviais] et reloger tout le monde dans … des gymnases ! Elle assure aussi prendre en charge la question alimentaire.

Les réquisitions de gymnase se font normalement lors des plans grand froid ou des catastrophes naturelles. Un hébergement en gymnase, c’est ce que la mairie peut faire de pire : des horaires fixes sans sortie possible le soir, pas d’intimité, des douches collectives, ça résonne au moindre bruit, des vigiles à l’entrée et impossibilité pour les soutiens d’y venir pour l’aide juridique et administrative, les cours de français, les moments entre ami-es. Le camps de Daviais se transformerait en une mise à l’abri dans des centres de semi-enfermement, un contrôle des corps parce qu’ils sont exilé-es ».

Si le message n’a pas été compris, l’Autre cantine enfonce le clou : « expulser sans délai et reloger dans des gymnases, c’est aussi casser les liens entre les gens, casser les liens entre les soutiens et les habitant-es, isoler les individu-es, trier selon les situations administratives entre les bons migrants et les indésirables ». Autrement dit les militants d’extrême-gauche qui manipulent les migrants pour exercer un rapport de force avec la municipalité craignent d’être marginalisés et de perdre leur hochet.

Le square Davais au quotiden : conditions sordides et insécurité

Evacué une première fois – en pure perte – le 23 juillet dernier, le square Daviais ressemble aujourd’hui à une décharge publique. Le soir, il devient aussi une zone à risque, à cause des tensions intercommunautaires, de l’alcool et des bagarres avec les dealers. Une violente bagarre générale avait à nouveau opposé une cinquantaine de clandestins ce mardi 18 vers 18 heures, achevée par le tabassage d’un migrant qui se dit mineur par une dizaine d’autres clandestins du camp opposé.

Le 8 septembre dernier, un autre habitant du square Daviais – un Erythréen clandestin de 32 ans – a mordu un vigile du Hangar à Bananes au doigt et l’a blessé à la cuisse avec un couteau. Au mois d’août, un érythréen s’est présenté à l’hôpital avec une oreille à moitié coupée suite à une rixe avec d’autres migrants ; puis ses agresseurs se sont aussi présentés à l’hôpital pour se faire soigner et ont fait tant de désordre là-bas que la sécurité a du intervenir.

Louis Moulin

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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