Accusé d’absentéisme, le député Manuel Valls n’est plus en odeur de sainteté dans sa circonscription de l’Essonne. Une pétition est même lancée contre lui !
Manuel Valls, « député fantôme »
Député de l’Essonne, Manuel Valls le sera-t-il encore longtemps ? Rien n’est moins sûr depuis que l’ancien Premier ministre a des ambitions municipales à… Barcelone. Une possible candidature pour briguer la mairie de la capitale catalane sur laquelle Manuel Valls doit se prononcer d’ici quelques jours.
Redécouvrant soudainement (et de manière totalement désintéressée, il va sans dire) ses racines en Catalogne, Manuel Valls se trouvait visiblement un peu à l’étroit dans sa permanence parlementaire de Corbeil-Essonnes. À tel point qu’il y brille surtout par son absence. Une circonscription qu’il n’arpente pas plus que les bancs de l’Assemblée nationale.
Un absentéisme que son opposante lors des élections législatives de 2017, Farida Amrani (La France insoumise), n’a pas manqué de relever. En qualifiant Manuel Valls de « député fantôme ».
Pétition contre Manuel Valls
« Exigeons la démission de Manuel Valls, député fantôme », tel est donc le titre du texte qui accompagne la pétition accessible en ligne depuis le 16 septembre dernier et initiée par Farida Amrani. Recueillant plus de 2 000 signatures en moins de vingt-quatre heures, la pétition a dépassé les 3 700 à l’heure où nous rédigeons ces lignes.
Pour mémoire, les élections législatives avaient été particulièrement mouvementées dans la circonscription de Manuel Valls où ce dernier ne l’avait emporté qu’avec 139 voix d’avance seulement sur la candidate LFI. Farida Amrani avait alors accusé l’ancien Premier ministre de « bourrage des urnes ».
Que fait Manuel Valls de ses indemnités ?
En plus de son absentéisme, c’est aussi l’utilisation de ses indemnités par Manuel Valls qui pose question. Une interrogation qui tourne à l’affirmation pour les auteurs de la pétition :
« Le doute n’est plus. 14 mois après sa réélection dans les conditions que nous connaissons, Manuel Valls mène publiquement campagne à Barcelone, mettant à profit ses indemnités parlementaires et le temps que lui confère son mandat. De ce fait, il déserte l’Assemblée Nationale comme les villes de sa circonscription ».
Avant de justifier cette demande de démission :
« Si aucune disposition législative ou réglementaire ne contraint un député à une présence minimale dans sa circonscription, la situation que nous vivons aujourd’hui est inédite et mérite que nous nous manifestions. Il est ici question d’éthique, du respect de nos institutions et des citoyens qu’elles sont censées représenter ».
De Lamballe à Barcelone
Depuis la fin de l’année 2016 et sa démission du poste de Premier ministre, le parcours de Manuel Valls ressemble à une longue descente aux enfers. Candidat malheureux à la primaire citoyenne du Parti socialiste pour l’élection présidentielle, son passage en Bretagne est encore dans toutes les mémoires. Dans les rues de Lamballe, il reçut une gifle qui ne contribuera pas à redorer son image dans les mois suivants.
Puis ce sera l’épisode des élection législatives de 2017, où Manuel Valls rejoindra à la hâte la nouvelle formation d’Emmanuel Macron tandis que le navire socialiste du capitaine Hamon prenait l’eau de toutes parts. Non sans s’être fait humilier auparavant lors du dépôt des candidatures pour l’investiture.
Depuis, l’homme a fait cavalier seul tout en étant fréquemment (et étonnement) invité sur les plateaux de télévision et dans les studios de radio. Sans accorder beaucoup d’importance à sa circonscription de l’Essonne et à son mandat de député. Un mandat dont on ne peut s’empêcher de penser qu’il a surtout une fonction alimentaire.
N’entendant pas jouer les seconds couteaux sur les bancs de l’Assemblée nationale, Manuel Valls a désormais la tête tournée vers Barcelone. Ville dans laquelle il a déjà réussi à mobiliser contre lui et à s’attirer une vive opposition quant à son éventuelle candidature. De nouvelles gifles (électorales ou non) ne sont donc pas à exclure le concernant.
« Nul n’est prophète en son pays », surtout lorsque l’on en change trop souvent !
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Olaf Kosinsky)
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