La « Tourismophobie ». Qu’est-ce que c’est ? Un nouveau concept un peu douteux de plus… mais pas que :
Tout simplement, ce sont ces flots de touristes qui irritent et insupportent de plus en plus les habitants locaux de certaines grandes villes ou destinations très prisées pour les vacances. Les habitants subissent cette « invasion » tout au long de l’année mais les touristes eux mêmes se retrouvent également victimes du succès de ces destinations : rues bondées, sites à visiter pris d’assaut, plages sur-fréquentées et parfois même remarques désagréables des locaux à la clé !
Pour faire un point sur ce phénomène qui continue à se développer, porté par la démocratisation du voyage (vol low-cost, bon plans, Airbnb,…), Easyvoyage, comparateur de vols et de voyages a sondé quelques 1 011 internautes sur les questions :
Comment vivent-ils ce phénomène ? Ont-ils déjà été confrontés à ce type de situation ? Est-ce devenu un critère de choix pour leurs voyages ?
« Cette année encore certaines destinations ont vu leur population se multiplier au grand dam des locaux… et des touristes eux-mêmes. Si le phénomène n’est pas nouveau, il s’intensifie d’année en année, porté entre autre par « l’Airbnbisation » du monde … Il devient donc urgent de trouver des solutions pour parvenir à un équilibre entre l’apport financier directement issu du tourisme et la quiétude des riverains. C’est donc aux pouvoirs publics de prendre la mesure du phénomène afin d’éviter une saturation et une hostilité qui in fine pourraient nuire à la réputation d’une destination et donc à son potentiel économique. » souligne Jean-Pierre Nadir, fondateur d’Easyvoyage
Une histoire de phobie…
L’agoraphobie n’est autre que la peur des lieux trop fréquentés. Un sentiment que 47% des voyageurs ont déjà ressenti en visitant une ville ou un site touristique.
Quant à la tourismophobie, il s’agit, littéralement de la peur des touristes… Phénomène auquel 44 % des voyageurs ont déjà été confrontés : en subissant notamment des remarques désagréables. Seul 9 % des touristes ont vécu cela à plusieurs reprises et pensent que cela va s’intensifier. 46 % restent toujours agréablement surpris par l’accueil des locaux sur leurs lieux de vacances.
Une grande majorité des internautes fait preuve de compréhension face à ces habitants consternés par l’afflux de touristes (57 %). Certains, plus catégoriques (18 %) ne comprennent pas leur désarroi car « après tout, c’est bien le tourisme qui fait l’économie de ces villes ! ». 23 % sont plus nuancés : pour eux le surtourisme ne dure que quelques mois dans l’année.
43 % des voyageurs sont tellement compréhensibles qu’ils font attention à ce phénomène avant de réserver leurs vacances, ce qui leur donne l’occasion de découvrir d’autres lieux moins encombrés mais tout aussi intéressants ! 10 % des internautes, résignés, évitent clairement certaines villes : Barcelone, Venise… Enfin, 46 % des voyageurs ne font aucune concession : c’est leur intérêt pour une destination qui prime !
L’uberisation du tourisme en cause ?
Selon 59 % des sondés, les modèles comme Airbnb et les compagnies low-cost ont certainement accéléré le succès de certaines villes mais le surtourisme serait tout de même apparu. 26 % plus radicaux, en sont persuadés : certaines villes sont devenues des dortoirs pour touristes qui passent leurs journées à visiter les mêmes lieux… 15 % ne trouvent aucun lien de cause à effet entre ces deux phénomènes.
Venise sous les flots… de touristes !
Certaines villes, victimes de ce tourisme de masse, ne font plus rêver les voyageurs… A l’instar de Venise, que 40 % des internautes ne visiteraient plus à cause de ce phénomène, suivi de près par Barcelone (31 %) et Rome (15 %). Amsterdam est quant à elle abandonnée par 8 % des internautes. Florence et Lisbonne sont presque à égalité avec 7 %.
Le classement des pays confrontés au surtourisme est sensiblement identique… Ainsi, d’après les internautes, l’Italie et l’Espagne sont les pays les plus confrontés à ce phénomène (35 %) suivi par le Portugal (18 %). La France et son patrimoine unique ne sont retenus que par 10 % des voyageurs.
D’ailleurs, la tourismophobie va-t-elle s’intensifier en France ? La réponse est non pour 34 % des internautes, selon eux, la France propose tellement d’expériences diversifiées qu’il y a peu de risque. Plus pessimistes, 21 % pensent qu’il est déjà trop tard : certains sites ne sont déjà plus accessibles dans de bonnes conditions ! Enfin, pour la majorité (44 %) cette situation est à envisager et cela devrait s’anticiper dès maintenant.
Des solutions radicales mais nécessaires ?
Certains voyageurs sont plutôt optimistes… Ainsi ils sont 22 % à penser que les flux de touristes s’autoréguleront. 39 % sont persuadés que certaines villes ou destinations devraient limiter le nombre de touristes pour préserver les sites naturels ou culturels. 38 % pensent que cette solution est dommage mais reste probablement la seule…
D’autres solutions sont pourtant envisageables et certains voyageurs font preuve de créativité pour continuer à visiter certaines destinations ! Ainsi, 48 % des internautes proposent d’élargir les horaires d’ouverture de certains lieux (musées, sites historiques…). La mise en place de quotas de visites est plébiscitée par 30 % des visiteurs.
Egalement, faire payer l’accès aux sites comme les fêtes de Bayonne est envisageable pour 12 % des voyageurs. Autre idée, plus créative, profiter du décalage horaire de certains touristes pour organiser des visites de nuit (9 %).
Pas pour les voyageurs les plus astucieux !
Une grande majorité des voyageurs privilégient des départs hors saison ou même pour une autre destination (81 %). Certains sont devenus des professionnels de l’organisation ! 8% des internautes planifient toutes leurs visites à l’avance, avec des billets coupe-file. Et pourquoi ne pas tenter de faire un circuit… en sens inverse ? Une idée imaginée par 6 % des touristes. Enfin, seuls 4 % utilisent une application smartphone pour limiter le temps d’attente.
Crédit photo : wikipedia (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine