L’insécurité en Afrique du Sud connait une explosion. Le nombre d’homicides atteint des records et la police avoue avoir baissé les bras.
Des « zones de guerre »
Sur Breizh-info.com, nous relatons régulièrement les mésaventures des fermiers blancs d’Afrique du Sud qui sont en passe d’être expropriés de leurs terres. Lesquels doivent aussi faire face à une violence physique et à des attaques parfois mortelles. Une actualité souvent passée sous silence par une grande partie de la presse occidentale et minorée par le gouvernement sud-africain.
Or, cette fois, c’est Bheki Cele, le ministre de la Police d’Afrique du Sud en personne qui a fait le constat de cette recrudescensce de la violence dans son pays. Selon ses récentes déclarations, des régions sud-africaines sont devenues de véritables « zones de guerre ». À l’origine de cette situation, les activités des gangs africains locaux qui conduisent ainsi à la plus forte augmentation du taux d’homicides dans le pays depuis la fin de l’apartheid.
56 morts par jour en moyenne
Quant aux chiffres, publiés mardi 11 septembre dans un rapport statistique annuel sur la criminalité, ils parlent effectivement d’eux-mêmes : en moyenne, 56 personnes ont été tuées par jour en Afrique du Sud entre mars 2017 et mars 2018 (20 336 au total), soit une progression de 7 % en un an. Une bien peu glorieuse performance qui entraîne par la même occasion une hausse de 30 % sur les six dernières années de ces homicides dans le pays dirigé par Cyril Ramaphosa.
La plupart des meurtres se sont déroulés dans les zones « interdites » à la police décrites précédemment. Une police qui, de l’aveu même de Bheki Cele, est de plus en plus résignée et impuissante face à la situation : « Je peux dire que les services de police d’Afrique du Sud ont baissé les bras », a affirmé le ministre de la Police devant les députés au Cap. Avant d’exhorter à « mettre un terme à cette situation et inverser très très vite la tendance».
Par ailleurs, Bheki Cele a aussi reconnu que la corruption au sein de la police sud-africaine ne facilitait pas les choses. En plus du nombre d’homicides, les cas de viol et de tentative de meurtre ont également augmenté. Une progression notable aussi du côté des attaques contre les véhicules blindés transportant de l’argent : elles ont fait un bond de 57 % en un an pour atteindre 238 vols.
Au plus haut depuis neuf ans
Autre preuve que la situation s’envenime dangereusement, le taux d’homicides en Afrique du Sud atteint ainsi son plus haut niveau en neuf ans. Ce même taux est alors passé à 35,2 pour 100 000 habitants, soit plus de six fois celui des États-Unis.
Au cours du mandat de l’ancien président (de 2009 à 2018) Jacob Zuma, les directions de la police et de la justice ont connu de nombreux changements successifs tandis que Jacob Zuma lui-même a été personnellement impliqué dans une succession de scandales. Il comparaîtra à nouveau devant la justice pour fraude et racket en novembre prochain.
Pour sa part, cherchant à rassurer son auditoire, le ministre de la Justice a affirmé que « l’Afrique du Sud n’a pas atteint un état d’anarchie », ajoutant à cela que « ces statistiques ne vont pas empirer ». Avec de telles déclarations, il est à souhaiter que les fermiers blancs aient gardé un certain sens de l’humour malgré leur condition.
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