Le gouvernement a récemment annoncé qu’un montant de 75 à 100 millions d’euros allait être alloué pour lutter contre la fracture numérique tandis qu’un illectronisme touche 20% de la population française. De quoi s’agit-il ?
Une fracture numérique réelle
Face au numérique, nous ne sommes pas tous égaux ! Voilà en préambule ce qui ressort de l’analyse de la situation dans l’Hexagone. Une analyse menée par la Mission Société Numérique et pilotée par le gouvernement. Nous apprenons alors que près de 14 millions de Français ne sont pas familiers du numérique.
Plus précisément, 13% de la population âgée de plus de 18 ans (soit 6,7 millions d’adultes) ne se connectent jamais au web. Parmi eux, 14 % se sont déjà servi d’Internet par le passé mais ont finalement abandonné. Les raisons ? Le manque de compétences en la matière mais aussi souvent le manque d’intérêt.
De plus, il faut rajouter à ces « décrochés numériques » quelques sept millions de personnes que la Mission Société Numérique considère comme des internautes « distants ». En clair, un public qui ne se sent pas familier des outils numériques.
De l’illetrisme à l’illectronisme
Ce dénuement face aux nouvelles technologies et aux outils électroniques porte même un nom : l’illectronisme, déclinaison numérique de l’illettrisme. Ce terme désigne ainsi les difficultés rencontrée dans l’utilisation de l’informatique et des outils électroniques en général. Un illectronisme recouvrant autant les lacunes quant au maniement d’un ordinateur, d’un smartphone ou d’une tablette que la maîtrise du contenu consulté sur Internet.
En annonçant de futurs investissements dans le domaine du numérique, c’est contre cette illectronisme que le gouvernement d’Édouard Philippe entend lutter.
75 à 100 millions d’euros
Parmi les principales catégories victimes de la fracture numérique, citons les seniors, les individus de moins de 35 ans les plus socialement défavorisés mais aussi les personnes éloignées de l’emploi.
Pour tenter de remédier à cela, le secrétaire d’État en charge du Numérique Mounir Mahjoubi a annoncé qu’une somme de 75 à 100 millions d’euros sera investie par le gouvernement dans les années à venir. Le but est de réussir à former chaque année 1,5 million de Français touchés par cet illectronisme. Au final, les presque 14 millions de personnes initialement margialisées par rapport aux outils numériques bénéficieront de cette aide.
« Pass numérique » et zones blanches
En ce qui concerne la concrétisation de ces mesures, un « pass numérique » va être mis en place. Il octroyera alors à son détenteur la possibilité de suivre 10 à 20 heures de formation. Le pass devrait coûter entre 50 et 100 euros et sera disponible auprès de Pôle Emploi. Mais aussi des collectivités (mairies, aggloimérations, conseils généraux) et de la Caisse d’allocations familiales.
Par ailleurs, Mounir Mahjoubi entend résoudre le problème de l’accessibilité à l’Internet mobile et à l’Internet à très haut débit. La persistance de zones blanches où les connexions sont lentes voire impossibles est aussi une forme de fracture numérique dans la société française. « L’État va investir à hauteur de 3 milliards d’euros auprès des opérateurs sur les réseaux mobiles. Il faut avancer sur cette question de zones blanches », selon le secrétaire d’État en charge du Numérique.
Ce problème d’accès au très haut débit, la Bretagne le connait bien. Et sait donc mieux que quiconque l’urgence de sa mise en place. À voir désormais comment vont se mettre en pratique les déclarations d’intention de Mounir Mahjoubi.
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC BY 2.0/Swanny Mouton)
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