Située au cœur de Nantes, la station Commerce de la ligne 1 concentre les problèmes d’insécurité, liés notamment à un point de deal très important de drogue (résine de cannabis principalement) tenu par des immigrés clandestins venus du Maghreb. C’est aussi là que les incivilités contre les agents de la TAN se multiplient, au point que pour beaucoup d’entre eux Commerce est l’endroit le plus dangereux du réseau. Le traminot n°67, magazine de la section CGT de la SEMITAN qui vient de sortir, considère la station Commerce comme « définitivement perdue ».
Cependant, « malgré les trois nuits d’émeute [en réalité six selon la police nationale] qui ont marqué le mois de juillet les incivilités et agressions sont en baisse sur la base de notre lecture quotidienne du Rapport Trafic Incivilités », relève le syndicat, qui s’interroge « à moins que les salariés ne prennent plus la peine d’appeler le PCC ?!? »
Seulement un dixième des agressions et incivilités signalées
C’est bien ce que pointent les contrôleurs, qui trouvent que ce fameux rapport ne pointe qu’un dixième des agressions et incivilités vraiment subies par les agents. La CGT demande d’ailleurs aux agents de la SEMITAN de signaler toutes les incivilités pour qu’elles soient enregistrées sur le rapport trafic, mais on en est loin.
Il y a deux jours encore, le 3 août vers 23h20, un homme éméché, chat sur l’épaule et bière à la main, voulait s’embarquer sur le C1 sous la porte Saint-Pierre, près de la fête foraine. Alors que le chauffeur lui a expliqué qu’il ne pouvait pas monter sa bière à la main, il s’est énervé, l’a insulté violemment ainsi que les passagers, est descendu et a jeté avec violence sa cannette de bière sur le bus alors qu’il repartait. La police n’est pas intervenue… Une équipe prévention de la TAN, dépêchée avec sa camionnette sur place et arrivée après la bataille, constatait que « c’est un grand classique de la nuit nantaise ».
Les contrôleurs de la TAN n’ont pas les moyens de travailler, selon la CGT
La CGT enfonce le clou avec le contrôle, qui va évoluer à la rentrée avec « 10 équipes dont 7 responsables contrôle ». Or « les locaux du DSR [service contrôle] sont exigus et contraignants : bureaux utilisés par d’autres services, manque de place pour effectuer les debriefings, etc. La CGT dénonce un matériel de contrôle défectueux, obsolète, et demande une vraie réflexion sur un matériel global (lecture de carte, rédaction PV électronique etc.) ».
Louis-Benoît Greffe
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