« Mon père a photographié Mussolini sur la place Loreto, qui sait où je photographierai à mon tour Salvini ? ». Une phrase d’un goût douteux, qui se commente toute seule ! Elle est évidemment d’Oliviero Toscani, le photographe des Benetton et leur défenseur après l’effondrement du pont Morandi à Gênes.
Après ses divers expressions sur la bonté d’esprit et la noblesse de la famille des tondeurs de moutons ayant fait fortune en exploitant les travailleurs bengalis qui coupent et cousent leurs vêtements, Toscani ne perd pas une occasion d’attaquer le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini.
Parce que le ministre de l’Intérieur ne s’abaisse pas jusqu’à Oliviero Toscani ! Il n’en était pas de même pour l’ancien ministre de l’Intérieur, Luigi Di Maio, dont cet étrange photographe a pris quelques clichés pour Forbes [un magazine commercial américain – NDT]. Toscani avait même défini l’ex-ministre comme « un sympathique jeune blanc-bec », ou même « l’unique napolitain à s’être laissé berner par un milanais ». Déjà par le passé, Toscani avait lancé ses invectives à l’égard de Salvini, présageant un « désastre », si celui-ci accédait au pouvoir. Mots pour lesquels le photographe est encore en procès.
Et pour Toscani, Salvini parait être une véritable obsession. Mis à part une parenthèse sur Benetton et le pont Morandi, quand le photographe parle, il se réfère toujours et seulement au ministre de l’Intérieur. En l’insultant, évidemment. Toscani a souhaité « une galère » à Salvini, l’a traité de « con », l’a mis en garde parce qu’un jour ou l’autre les migrants « lui tailleront les c*** », et a appelé à la révolte armée contre lui.
Enfin, la dernière perle est celle sur la place Loreto, évoquant une des heures les plus sombres de l’Histoire de l’Italie [la place Loreto est en effet la place sur laquelle fut pendu Mussolini avec sa maitresse, Clara Petacci et quelques autres hauts dignitaires de la Repubblica di Salò, le 29 avril 1945 – NDT].
Mais le climat général, Toscani mis à part, n’est tout de même pas des meilleurs. Ces derniers jours en effet, les messages évoquant la place Loreto pour Matteo Salvini, ce sont fait plus intenses. Il suffit de regarder quelques pancartes qui étaient brandies à la manifestation de la gauche qui protestait à Milan contre la rencontre entre Viktor Orban et Matteo Salvini. « Salvini, tu es sur la ligne rouge ! Dans 4 arrêts, c’est la place Loreto ! ».
Ils étaient sur la place San Babila et ici passe la ligne rouge du métro qui s’arrête sur la place Loreto. Cette phrase est l’un des nombreux écrits apparus dans le cortège « très civil et pacifique » d’Ensemble sans frontières.
Mais cependant, malgré ce climat agressif à l’égard de Matteo Salvini, une très large majorité d’italiens soutiennent sa politique. Sa ligne anti-immigration est approuvée par 72% des italiens dont 46% des électeurs du PD, tandis que depuis mai, la côte de popularité de Salvini a pris environ 10 points, selon les sondages réalisés par Ixé [institut de sondages italien – NDT].
Toujours sur cette même place San Babila lors de la manifestation, Laura Boldrini, l’ex-présidente de la Chambre des Députés, au milieu d’une foule variée, dit en souriant que « Salvini ne vaut rien ! ». Elle pensait être entourée de partisans (et de « partisanes », puisqu’elle se scandalise de la seule utilisation correcte du masculin pluriel !) mais de fait, Laura Boldrini a dû assister à un tout autre spectacle ! Quelques passants se sont approchés d’elle pour la remercier non sans une certaine satisfaction : « Je voulais vous remercier, vous m’avez convaincu de voter Salvini ». Et voici la vidéo postée sur Facebook : https://www.facebook.com/PastoriziaOfficial/videos/276023359883632/
Traduction : Hélène Lechat
Sources : Il Primato Nazionale (29 août 2018)
Crédit photo : DR
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