Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a annoncé sa démission mardi 28 août. Avant de prendre quelques vacances dans sa villa sous-évaluée de Saint-Lunaire ?
Les vacances de Monsieur Hulot
Alors qu’il était invité sur la radio France Inter mardi 28 août, le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot a annoncé qu’il quittait le gouvernement d’Édouard Philippe. Une décision qui, dans sa forme, a surpris le paysage politique et médiatique français. Nicolas Hulot l’a cependant motivée : « Nous faisons des petits pas, et la France en fait beaucoup plus que d’autres pays, mais est-ce que les petits pas suffisent… la réponse, elle est non ». L’homme a par ailleurs confié se sentir « tout seul à la manœuvre » sur les enjeux environnementaux au sein du gouvernement.
Cette déclaration reflète son amateurisme et sa légèreté. Pour quelle raison a t-il accepté l’offre d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe d’entrer au gouvernement après avoir refusé celles de Nicolas Sarkozy et de François Hollande? Où était vraiment la différence dans leur programme sur le plan » écologique » ?
D’ailleurs, de quelle écologie s’agit-il quand on fait régulièrement le tour du monde en avion tout en refusant aux bretons et ligériens un nouvel aéroport à NDDL, quand on ne remet pas en cause la croissance démographique, en particulier en Afrique, tout en affirmant que c’est l’activité humaine qui est responsable du prétendu réchauffement climatique, quand on accepte les très polluantes centrales à charbon allemandes mais pas les centrales nucléaires françaises …?
L’été se termine donc sur un imprévu pour Emmanuel Macron et Édouard Philippe qui n’ont appris le départ Nicolas Hulot que lors de cette intervention radiophonique du 28 août. Un effet de surprise que le ministre a évoqué en ces termes : « Je sais que ce n’est pas forcément très protocolaire, mais je sais que si je les avais prévenus avant, ils m’en auraient peut-être une fois encore dissuadé ». Avant d’ajouter : « C’est une décision entre moi et moi. Je ne veux pas me mentir ».
Cela rappelle les déclarations de Jacques Delors, refusant d’assumer la responsabilité d’une candidature aux élections présidentielles et préférant le confort d’un poste européen sans compte à rendre au peuple français.
Ce désir apparent d’honnêteté sur lequel Nicolas Hulot a parfois laissé planer quelques doutes ne cache t-il pas le choix du confort plus rémunérateur de la direction de sa fondation?
Quand on se rappelle ses déclarations relatives à son patrimoine, le doute est permis.
Chère villa de Saint-Lunaire
Un sujet que nous avions déjà évoqué sur Breizh-info.com à la fin de l’année 2017, peu après que le ministre ait publié sa situation patrimoniale. Il possède en effet six voitures en plus d’un bateau, d’une moto et d’un scooter électrique. Ceci est pour le moins surprenant. Est-ce vraiment cohérent avec ses discours sur le réchauffement climatique? Nicolas Hulot est aussi propriétaire d’une villa située à Saint-Lunaire, station balnéaire réputée de la Côte d’Émeraude. Selon la déclaration patrimoniale en question, celle-ci aurait coûté à l’achat en 2004 quelques 1 610 000 euros tandis que le ministre en disposerait de 25% sous la forme de quote-part.
Une fois l’acquisition réalisée, des travaux ont été effectués dans la demeure à hauteur de 800 000 euros. D’où des interrogations de notre part lorsque la valeur vénale déclarée en 2017 n’était plus que de 1 500 000 euros. Un montant de plus de 100 000 euros inférieur au montant d’achat tandis que le prix de l’immobilier sur la Côte d’Émeraude n’a absolument pas régressé en un peu plus d’une décennie. Le tout sans tenir compte des 800 000 euros supplémentaires de rénovation.
En définitive, Nicolas Hulot va désormais pouvoir se remettre de ses déceptions en tant que ministre dans sa villa de la côte nord bretonne. Et profiter ainsi des derniers couchers de soleil de l’été. Comme un écho à la fin de sa carrière politique ?
Crédit photos : Flickr (CC BY 2.0/Patrick Janicek)
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