Parmi les 6000 espèces d’algues microscopiques, une quarantaine d’entre elles sont susceptible de secréter des toxines et d’être absorbées par les coquillages, les rendant impropres à la consommation. Lors de la crise sanitaire de 1984 des milliers de bretons avaient été malades suite à l’absorption de fruits de mer contaminés. Depuis les laboratoires Ifremer ont mis en place deux systèmes d’observation appelé « Réphy » et « Réphytox ». Le premier répertorie toutes les espèces de phytoplancton avec un intérêt particulier pour celles sécrétant des toxines. Le second suit les toxines dans les coquillages des zones de production et de pêche du littoral français.
Depuis la découverte de la première algue productrice de toxines paralysantes en 1988 au large du Finistère, les chercheurs d’Ifremer ont repéré 3 phycotoxines particulièrement présentes sur le littoral breton. Elles peuvent causer diarrhée, amnésie temporaire ou encore paralysie locale.
Un fonctionnement préventif sécurisant
En ce qui concerne les toxines diarrhéiques (DSP) des zones et des périodes à risques sont définis chaque année, et ce grâce aux données collectées sur les trois années précédentes. Les équipes de recherche effectuent un échantillonnage systématique des coquillages avant même l’apparition de toxines afin de prévenir un éventuel épisode d’intoxication. Mais cette méthode n’est que partiellement fiable notamment pour « Dinophysis » une toxine diarrhéique qui ne se développe qu’a faible concentration.
En revanche à l’instar de « Dinophysis », les toxines paralysantes (PSP) et amnésiques (ASP) fournissent, elles, des information fiables et régulières, Comme le prouve les données récoltées, relatant les 20 dernières années. « Chacune de ces espèces de phytoplancton toxique est associée à un seuil d’alerte qui peut être revu annuellement si besoin est. S’il est dépassé, nous recherchons les toxines concernées dans les coquillages. Mais nous pouvons aussi déclencher la procédure d’alerte suite à des observations extérieures comme le signalement d’intoxications suite à la consommation de coquillages. » comme l’évoque Catherine Belin affilié à l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer.
En Bretagne Ifremer dispose de trois laboratoires situés à Dinard, Concarneau et la Trinite-sur-mer-Nantes. Chacun est chargé d’effectuer sur leurs littoraux les prélèvements, observations et analyses des espèces de phytoplancton pour déterminer leur répartition géographique. Ces données sont également d’une grande utilité pour évaluer l’effet des changements globaux sur les populations marines.
Dans le cadre de la surveillance environnementale des eaux côtières, Les laboratoires Ifremer mesurent plusieurs paramètres hydrologiques de base qui servent à comprendre l’activité biologique des écosystèmes côtiers. Ainsi, les variations de température et la salinité influent sur la production et la diversité des phytoplanctons. C’est le cas aussi de l’opacité du milieu, des teneurs en oxygène dissous et en éléments nutritifs.
Maxime DUBOIS
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