Dans un interminable discours, samedi à Marseille, parmi des imprécations tous azimuts, Jean-Luc Mélenchon a reproché à la classe politique de compter « sur la peur d’une invasion qui n’existe pas ». Une invasion qui n’existe pas ?
Bien entendu, le degré d’existence de l’invasion est plus ou moins grand selon l’échelle où on se situe.
- Le square Daviais à Nantes ? Plus de 500 migrants sur moins d’un hectare, l’invasion est massive.
- Le centre-ville de Nantes ? Des migrants sur tous les trottoirs, l’invasion est considérable.
- Le département de Loire-Atlantique ? L’invasion est significative.
- La Bretagne dans son ensemble ? L’invasion n’est pas négligeable.
Nulle part cependant, à aucun niveau, il n’est possible de dire que « l’invasion n’existe pas ». Si le lider maximo de La France insoumise ne la voit pas, soit il est aveugle, soit il se fourre la tête dans le sable comme l’autruche.
Que « Méluche » aille donc visiter les commissariats de police, les prisons, les services sociaux, les urgences des hôpitaux, il verra si l’invasion n’existe pas !
Ce qui existe en tout cas, c’est la négation de l’invasion. Quand l’opinion publique a commencé à prendre conscience massivement du caractère invasif de l’immigration, il a fallu un peu de temps aux immigrationnistes pour adapter leur discours. Depuis quelques semaines, ils semblent avoir trouvé une nouvelle ligne de défense : la « crise migratoire » serait derrière nous. Elle a eu lieu en 2015, avec plus d’un million d’arrivées de migrants en Europe. Depuis lors, le rythme des arrivées a été divisé par trois. Donc la crise est finie.
Ce sophisme montre à quel point ces gens sont prêts à dire n’importe quoi. La « crise migratoire », ce n’est pas l’instant où des migrants forcent une frontière de l’Europe. C’est leur présence sur le sol européen. Le million d’immigrants de 2015 est toujours là pour l’essentiel. La crise migratoire continue à faire boule de neige. Ce n’est pas parce que la boule grossit moins vite qu’elle a fondu. Ce n’est pas parce que l’invasion progresse moins vite qu’elle est moins alarmante.
Erwan Floc’h
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Crédit photo :[cc 2.0] Jean-Luc Mélenchon à la tribune par Rémi Noyon , Flickr.
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