Après l’Italie, c’est désormais l’Autriche, par la voix de son chancelier Sebastian Kurz, qui hausse le ton et suggère de fermer tous les ports de l’UE aux navires chargés de migrants.
Sebastian Kurz monte au créneau
Tandis que l’Italie et son ministre de l’Intérieur Matteo Salvini sont toujours opposés à l’accueil de migrants dans les ports du pays, c’est désormais l’Autriche qui se positionne contre cette immigration extra-européenne par voie maritime. Le 19 août dernier, le Chancelier Sebastian Kurz a ainsi proposé de fermer tous les ports de l’Union européenne aux navires chargés de migrants en les empêchant d’accoster. Des migrants secourus bien souvent au large des côtes libyennes et dont les bateaux des ONG sont géographiquement beaucoup plus proches au moment des sauvetages. Toutefois, ces derniers veulent à tout prix gagner les ports européens.
Cette proposition de Sebastian Kurz est notamment soutenue par Joseph Muscat, le chef du gouvernement de Malte. Dans le même temps, l’arrivée d’un nouveau navire de migrants dans le port de Catane, en Sicile, a remis l’Italie sous les feux de l’actualité. Ainsi, le Diciotti, navire des gardes-côtes italiens avec à son bord 177 extra-européens, a un temps été bloqué au large par Rome. Matteo Salvini voulait en effet s’assurer que d’autres pays de l’UE s’assureraient de la prise en charge et de l’accueil de ces personnes avant de donner son accord. À défaut de quoi il menaçait de reconduire ces migrants en Libye.
Les solutions de Sebastian Kurz ?
Quant aux réponses à apporter une fois les ports de l’UE fermés à ces bateaux transportant des migrants, Sebastian Kurz considère que ces embarcations devraient plutôt être interceptées à la frontière extérieure de l’UE et leurs passagers reconduits dans leur pays d’origine ou dans un pays tiers sûr. Sans toutefois donner d’informations concrètes sur les modalités.
Par ailleurs, Sebastian Kurz envisage toujours la création de hotspots (centres d’enregistrement des migrants) en Afrique du Nord afin d’anticiper en amont la prise en charge des flux migratoires. Une fois enregistrés, ces demandeurs d’asile seraient ensuite répartis entre les États membres de l’UE s’étant portés volontaire pour les accueillir. Jusqu’à présent, cependant, aucun pays de l’UE n’a accepté de créer un centre d’accueil ou d’accueillir des réfugiés.
Des centres vis-à-vis desquels les pays africains, Libye en tête, sont aussi très réticents. De nouveaux pourparlers avec ces États du Maghreb doivent avoir lieu au mois de septembre. La question de l’immigration extra-européenne va être au coeur de la rentrée politique au sein de l’UE.
Crédit photos : Flickr (CC BY 2.0/Estonian presidency)
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine