Sur l’île de Noirmoutier, une statue représentant la Vierge à l’enfant a été décapitée le weekend dernier. Dans l’indifférence quasi générale et avec la colère des paroissiens.
Statue décapitée
Les faits ont eu lieu dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 août. Alors qu’elle est érigée au croisement de l’avenue du Maréchal Joffre et de la rue de Furgeois, la statue de la Vierge à l’enfant, haute de 3,5 mètres, a été retrouvée décapitée par des habitants du quartier.
Si ce type d’acte de vandalisme est malheureusement de plus en plus fréquent sur le continent, c’est bien la première fois qu’une telle dégradation est commise à Noirmoutier. Par ailleurs, la tête de l’enfant Jésus a, elle aussi, été coupée. L’abbé Grégoire Cieutat, curé de la paroisse de Noirmoutier, a dénoncé un « acte de vandalisme choquant, surtout dans le contexte actuel » et a déposé plainte en début de semaine. La gendarmerie a donc ouvert une enquête.
Toutefois, la statue en question avait été donnée à la ville de Noirmoutier et inaugurée en 1949. C’est donc à la municipalité, qui en est officiellement la propriétaire, de porter plainte. De plus, la paroisse avait financé sa rénovation en 2014.
Consternation à Noirmoutier
C’est la consternation, depuis dimanche 19 août, dans la paroisse de Noirmoutier. Les réactions d’étonnement face à une délinquance qui se cantonnait pour l’heure à la côte vendéenne ont rapidement fait place à la colère.
Sur place, plusieurs habitants de Noirmoutier ne cachent pas leur inquiétude de voir ce genre d’actes se répéter à l’avenir. Pour Jacques [NDLR : prénom modifié], qui se définit lui-même comme un « Noirmoutrin de souche », ce « manque de respect pour une représentation religieuse chrétienne » est bien le symbole d’une « société en perdition totale où il ne fait pas bon être catholique ».
À quelques rues de là, une vacancière « fidèle à l’île depuis 20 ans » et « chrétienne pratiquante plutôt assidue » se désole de constater que Noirmoutier « n’est plus épargnée » par ce « vandalisme stupide mêlant attitude de racaille et christianophobie ».
Silence des politiques et des médias
Toutefois, cette colère n’a pas trouvé beaucoup d’échos en dehors de Noirmoutier. Hormis quelques titres de la presse régionale et hexagonale, les médias dans leur globalité n’ont pas relayé l’information concernant cette profanation d’une représentation chrétienne. Un sentiment de « deux poids, deux mesures » ressenti parmi les personnes que nous avons interrogées et renforcé par un autre silence : celui de la classe politique dans son ensemble.
Il est vrai que, du gouvernement aux députés en passant par les élus locaux, les réactions à cette décapitation se sont faites rares, très rares. Sans parler des associations censées lutter contre les atteintes aux différents cultes religieux en France qui sont, elles aussi, restées étrangement muettes. La défense des catholiques n’est effectivement plus un filon lucratif !
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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