L’été fut compliqué pour Marine Le Pen ! La présidente du Rassemblement national ne parvient pas à redorer son image et est empêtrée dans les affaires. En revanche, le sénateur Stéphane Ravier et les jeunes militants du parti ont marqué des points en se rapprochant de la Lega, le mouvement anti-immigration du nouveau ministre de l’Intérieur transalpin Matteo Salvini.
Les emplois fictifs présumés coûtent cher !
Coup sur coup, la justice française et l’Union Européenne ont porté deux coups durs à Marine Le Pen dans le cadre d’enquêtes menées sur les emplois fictifs présumés au sein du parlement européen.
Le 9 juillet, la France a ainsi privé le Rassemblement national de deux millions d’euros d’aides publiques sur décision des juges d’instruction financiers de Paris. Ces derniers soupçonnent le parti patriote de rémunérer certains de ses cadres avec l’argent initialement destiné aux assistants parlementaires.
Marine Le Pen, mise en examen, a immédiatement accusé la justice de vouloir assassiner son mouvement qui ne saurait survivre sans cette manne financière. Pour faire face, le RN a donc lancé un appel au don auprès des militants via son site internet et les réseaux sociaux, et a d’ores et déjà récolté près de 600 000 euros.
Deux semaines après cette décision de la justice française, c’est donc le Parlement européen qui a décidé de frapper en gelant les subventions attribuées au parti. L’un des témoins à l’origine de cette décision n’est autre que Sophie Montel, ex élue FN, se livrant désormais au petit jeu des confidences avec la presse. D’après elle, Marine Le Pen a promis des avantages de taille aux députés européens, comme la possibilité de ne rien reverser de leur indemnité d’élu au mouvement, contrairement aux conseillers régionaux. Affaire à suivre !
Le Portugal lui barre la route
Si Marine Le Pen a bien essayé de profiter des événements phares de l’été, comme la Coupe du Monde de football ou l’affaire Benala, rien ne lui a permis de réellement sortir du lot ou de gagner en crédibilité.
Plus récemment, elle fut même au cœur d’une polémique internationale. D’abord conviée à participer au Web Summit, une conférence sur la technologie, se tenant à Lisbonne en novembre prochain, la présidente du Rassemblement national a en effet vu son invitation annulée suite à des pressions politiques et médiatiques, notamment de la gauche portugaise l’accusant des joyeusetés habituelles, fascisme, haine et xénophobie. Le Portugal n’a semble-t-il pas été sensible au récent changement de nom du Front National…
Stéphane Ravier et les jeunes à la rescousse
Les moments de sursaut du « Rassemblement national » sont arrivés par d’autres biais, avec Stéphane Ravier et les jeunes militants, qui sont intervenus là où on pouvait légitimement les attendre : sur le terrain politique.
Le sénateur et ancien maire du septième secteur de Marseille s’est ainsi positionné contre l’accueil de l’Aquarius et de ses migrants. Sur RTL, il a entre autres déclaré que les hommes présents à bord auraient dû prendre les armes pour défendre leur pays plutôt que de prendre le bateau pour le quitter, et a dénoncé les liens entre les ONG et les mafias de passeurs Auparavant, Stéphane Ravier avait apporté son soutien à Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur italien, sur la nouvelle politique d’immigration appliquée de l’autre côté des Alpes.
Suite à la catastrophe de Gênes, le Français a également avoué être sur la même longueur d’onde que le dirigeant italien sur la responsabilité de l’Union Européenne, celle-ci imposant d’après eux des restrictions budgétaires trop contraignantes à ses pays-membres.
C’est aussi en lien avec la Lega, le parti de Matteo Salvini, que les militants de « Génération Nation », nouveau nom du Front National de la Jeunesse, se sont fait remarquer. Ils se sont en effet rassemblés avec leurs jeunes homologues italiens le 29 juillet à Menton pour une journée de travail sur le thème de la submersion migratoire, avec formation, échanges et distribution de tracts.
Des initiatives intéressantes mais qui devront se multiplier pour que Marine Le Pen puisse espérer voir sa cote remonter.
Sa rentrée politique se fera quoi qu’il en soit lors du deuxième week-end de septembre à l’occasion de la foire agricole de Châlons-en-Champagne, dans la Marne. Un moyen comme un autre pour lancer la longue campagne qui mènera aux élections européennes de 2019.
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