Faire le point sur les ventes des quotidiens bretons revient à décrire l’agonie d’un « vieux monde » ; c’est ce qu’indiquent les chiffres de l’ACPM –OJD. Prenons le cas du Télégramme. Diffusion totale en 2017 : 207 964 exemplaires/jour. En 2017, on passe à 196 998. Soit une perte de 10 966 exemplaires. Pour nous en tenir aux deux dernières années, le recul est de 2 512 exemplaires/jour (199 510 en 2016 et 196 998 en 2017).
Création des années 2000, Le Télégramme dimanche affichait une diffusion totale en 2007 de 148 504 exemplaires pour atteindre un pic de 162 331 en 2014. Depuis un effritement régulier apparaît année après année : 161 485 en 2015, 161 180 en 2016, 160 171 en 2017.
Cette chute des ventes entraîne automatiquement une baisse des recettes. Cette dernière aggravée par la quasi-disparition des petites annonces et la désaffection de la publicité commerciale. Dans ces conditions, l’apport des collectivités territoriales (communes, intercommunalités, départements, région) devient précieux, que ce soit avec les annonces légales ou bien avec les publicités pour des événements. C’est ce que mettait en lumière Médiapart (25 novembre 2017) en constatant que « rien que depuis la rentrée, Brest Métropole et ses satellites se sont offert 160 publicités, annonces légales et suppléments spéciaux. S’ajoutent à cela les juteux contrats passés avec les filiales, le partenariat avec Rivacom (…), les opérations de communication confiées à Philéas, les sites créés par Yellow Cable, les images fournies par Tébéo… ».
Ne pouvant se permettre de cracher dans la soupe qui les nourrit, les dirigeants du Télégramme font preuve de beaucoup de complaisance à l’égard de François Cuillandre (PS), maire de Brest. Ce fut le cas, par exemple, à l’été 2016, à propos du marché passé entre Brest événements nautiques, organisateur des fêtes maritimes brestoises, et Rivacom, filiale du Télégramme. A part ça, tout va bien.
B. M.
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