C’est une étude du Pew Research Center daté du 31 mai dernier qui a permis de mettre en exergue une tendance étonnante : Facebook est en grande perte de vitesse auprès des jeunes américains. Mais une frange de jeunes reste plus active que la moyenne : les jeunes vivant dans des foyers pauvres.
Un constat étonnant qui ne se retrouve pas pour les autres réseaux sociaux, excepté – dans un proportion moindre – sur Twitter.
La fin de Facebook ?
Le constat principal de cette étude, à savoir l’utilisation de Facebook en chute libre chez les jeunes, n’est pas nouveau. C’est une tendance notée par de nombreux observateurs – et par les utilisateurs eux-mêmes –, l’activité sur Facebook est aujourd’hui largement plus restreinte que celle des années passées durant lesquelles les utilisateurs publiaient encore très souvent du contenu.
Aujourd’hui, le fil d’actualité moyen d’un utilisateur Facebook n’est plus composé que de publicités, de vidéos virales, de publications sur lesquelles identifier un ami, etc. Au beau milieu de cela, le contenu personnel se fait de plus en plus rare. Le temps où les utilisateurs publiaient plusieurs « statuts » par jour est révolu.
Dans l’étude du Pew Research Center, on apprend que 85 % des jeunes américains (- de 20 ans) utilisent Youtube, 72 % Instagram (possédé par Facebook) et 69 % Snapchat.
Seuls 51 % d’entre eux déclarent utiliser régulièrement Facebook !
Pour les auteurs de cette étude, la conclusion est limpide : « Facebook n’est plus la plateforme numérique dominante chez les jeunes ».
Une utilisation supérieure de Facebook chez les jeunes issus d’une famille pauvre
Cependant, la part d’utilisateurs reste globalement élevée chez les jeunes vivant dans un foyer moins aisé (moins de 30 000 dollars de revenus par an).
Si seuls 36 % des jeunes très riches et 56 % des jeunes issus des classes moyennes utilisent régulièrement Facebook, ce sont près de 70 % des jeunes issus de foyers moins aisés qui utilisent encore régulièrement la plateforme de Mark Zuckerberg.
Chez ces jeunes moins aisés, 22 % des jeunes déclarent que Facebook est le site qu’ils visitent le plus régulièrement contre seulement 4 % des jeunes les plus riches. Une différence énorme.
Pour l’expliquer, les observateurs américains envisagent que Facebook pourrait être un outil intéressant pour mobiliser son réseau. Un outil dont aurait peut-être moins besoin les jeunes plus favorisés qu’eux.
Une autre explication pourrait être un accès moins aisé à des connexions 3g ou 4g, essentielles pour Snapchat par exemple.
Enfin, certains jeunes défavorisés pourraient se sentir exclus des mondes très superficiels de Snapchat et Instagram.
Quoi qu’il en soit, indépendamment de ce débat sur cette lutte numérique des classes, Facebook est largement boudée par les jeunes américains. Une tendance lourde qui est très certainement similaire à celle qu’on pourrait observer en France.
De quoi donner quelques sueurs froides à Mark Zuckerberg.
Crédit photos : Mark Zuckerberg, JD Lasica [CC BY 2.0], via FlickR
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