Cela ne fera pas la Une de L’Équipe, ni les gros titres des journaux télévisés. Pourtant, un champion français nous a quittés ce week-end. Fabrice Miguet avait 49 ans et était motard. Sa spécialité ? La course sur route, discipline qui consiste à réaliser les meilleurs temps sur des parcours tracés dans les villes et les campagnes aux quatre coins du monde.
Samedi, alors qu’il participait à l’Ulster Grand Prix, en Irlande du Nord une chute l’a mortellement blessé.
Le danger fait partie du quotidien de ces chevaliers des temps modernes, ils en sont conscients et leur passion pour la vitesse n’a d’égale que leur humilité.
La course sur route la plus célèbre est le « Tourist Trophy », organisée depuis 1907 sur l’île de Man, entre l’Irlande et l’Angleterre. Fabrice Miguet y participait chaque année.
C’est donc naturellement que nous l’avions interrogé dans le cadre de la préparation d’un reportage sur le sujet pour l’émission Terres de Sport de TV Libertés, en mars 2016. Celui que l’on surnommait « Mig » était l’un des invités du salon de la moto de Pecquencourt, dans le Nord, et recherchait alors des sponsors pour pouvoir participer à ce fameux « TT » (le surnom du Tourist Trophy).
https://www.youtube.com/watch?v=dOQcFj4VDqg&t=1s
Il est d’usage de complimenter les disparus, de leur dresser un portrait élogieux : le fait est que Mig fut on ne peut plus abordable et gentil. Pas encore habitué à l’époque à procéder à des interviews, il m’a tout de suite mis à l’aise, sans hésiter à recommencer lorsqu’une prise n’était pas réussie.
A son âge, pas besoin de rouler des mécaniques, juste l’envie, sans doute, de transmettre sa passion et de profiter de la vie.
Il s’est éteint, est parti en faisant ce qu’il aimait. Rien de plus normal pour ses proches que de le pleurer et pour ses fans de le regretter, mais ce ne serait pas lui faire honneur que de se demander « et s’il s’était arrêté ? et s’il n’avait pas pris ces risques » ? Cette prise de risque, comme dit plus tôt, était empreinte d’humilité, et la course sur route faisait partie intégrante de la vie de cet homme.
C’était un sportif, c’était un aventurier, c’était un motard.
Adieu, champion.
Alexandre Rivet
Photo d’illustration : DR
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