Il y a des campagnes de harcèlement et de lynchage qui ne font pas bondir Marlène Schiappa. Celui que rencontre actuellement Emmanuel de Préval, patron de la société Barnum, en fait partie.
Son crime ? Avoir rédigé et publié un tweet, en marge des Gay Games, les « jeux olympiques homosexuels » (en réalité un rassemblement essentiellement franco-américain, et une toute petite minorité de participants, athlètes ou non, venant d’au total 90 pays du monde, sur 194 ). « Mon entreprise a reçu une commande de l’organisation des Gay Games. Comme ça nous posait un vrai problème moral de bosser pour des communautaristes, on a décidé de reverser tous les bénéfices à La Manif pour Tous ».
Un problème moral qui semble se poser à beaucoup d’autres pays dans le monde : sur 10 300 participants à ces Gay Games, 3400 viennent des USA, 2400 viennent de France, 650 viennent d’Australie. 6450 athlètes (en réalité, n’importe qui peut se prévaloir de cette qualité comme le stipule le règlement de ces jeux) donc sur 10 300, venant de 3 pays et 3850 participants venant de 88 autres pays du monde. En France, il suffit de voir par ailleurs le stade aux trois quarts vide lors de la cérémonie d’ouverture pour comprendre qu’hormis une petite communauté, des élus et de riches sponsors, cet évènement n’intéresse personne. Par ailleurs, ne cherchez aucune vidéo de sport sur Internet, vous ne trouverez pas !
Il n’en fallu pas plus pour déclencher une campagne de lynchage et de harcèlement sur les réseaux sociaux. Commande annulée, exposition du chef d’entreprise à la vindicte populaire, toutes les méthodes sont bonnes pour faire craquer le chef d’entreprise, qui ne cache pas sa proximité – pas encore un crime à ce que l’on sache – avec les milieux catholiques et défenseurs de la famille traditionnelle.
Un lynchage médiatique et une campagne de harcèlement qui n’ont suscité aucune réaction, aucune condamnation y compris dans la presse mainstream souvent en première ligne pour défendre la veuve et l’orphelin. Pire encore, le tweet a été qualifié « d’homophobe » alors qu’il ne contient aucun propos de cette nature.
La journaliste Charlotte d’Ornellas, dans une tribune sur sa page facebook, y voit elle la preuve que le délit d’opinion existe en France.
« Le délit d’opinion est bien réel »
Voici ce qu’elle a rédigé, ci-dessous :
Depuis quelques jours, un homme est victime d’une véritable traque sur Twitter. Des photos de sa femme à celle de ses enfants, en passant par son nom et l’apostrophe de ses clients.
Comme pour d’autres avant lui, le but recherché est clairement la mort professionnelle et sociale en raison d’opinions divergentes.
Moi qui pensais que le harcèlement était l’ennemi de l’année…
Son crime ? Avoir écrit :
« Mon entreprise a reçu une commande de l’organisation des GayGames. Comme ça nous posait un vrai problème moral de bosser pour des communautaristes, on a décidé de reverser tous les bénéfices à la Manif pour Tous. Merci au lobby LGBT pour sa participation à de si belles causes »
La chasse à l’homme est justifiée par une lutte contre l’homophobie, donc.
1. Le harcèlement c’est l’horreur, sauf pour les « méchants » qui pensent pas comme nous.
Saint Just serait si fier de ses p’tits fillots.
2. Il n’y a absolument aucune « homophobie » ni « incitation à la haine » dans ce tweet.
Les GayGames sont factuellement communautaristes : nommés et organisés au profit d’une communauté qui se définit par une orientation sexuelle.
[On imagine mal des jeux revendiquant l’orientation « hétérosexuelle » de ceux qui y participent. Ou plutôt, on imagine très bien les hurlements qu’ils provoqueraient.
Ça tombe bien, personne n’y a pensé puisqu’il est question de sport en fait… jusqu’aux LGBT. Aïe.]
3. Cet homme n’a même pas refusé de répondre à la commande, il annonce reverser les bénéfices à une association avec laquelle on peut ne pas être d’accord (on a tous bien remarqué !) mais qui n’est pas interdite me semble-t-il.
– Cette chasse à l’homme est le fruit d’un totalitarisme hallucinant.
Par ailleurs, il est absolument évident qu’un tweet inverse n’aurait attiré l’attention de personne.
Le délit d’opinion est bien réel…
Photo d’illustration : DR
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