Dans la restauration comme dans de nombreux commerces, l’emplacement a son importance. Celui de Chez ta mère, rue des Deux Ponts entre la rue du Calvaire et la Tour de Bretagne, est très bon. Mis il n’y a pas que l’emplacement qui fait les choses : la qualité de l’assiette, aussi. Au point que Chez ta mère, créé en janvier 2015 en centre-ville, a ouvert un second établissement au début de l’été à Chantenay, place Jean Macé.
« Il y a de nombreux parisiens nouvellement installés à Nantes autour de notre restaurant à Chantenay », témoigne une serveuse. Parisiens qui se mêlent assez peu à la clientèle historique du quartier – les différences historiques et de niveaux de vie ne s’annihilent que très peu dans le « melting-potes » revendiqué par la municipalité nantaise – mais fréquentent volontiers les établissements qui s’implantent actuellement dans le quartier.
La démonstration est d’ailleurs très nette avec la reprise du café sur la place Saint-Clair, dont la clientèle historique a glissé vers les trois autres cafés du quartier : les prix du Maltese, dans la moyenne de Nantes pourtant, sont hors d’atteinte pour les retraités pauvres du quartier, et l’ambiance très différente de ce qu’ils ont connus. Mais le café ne désemplit pas pourtant, avec une tout autre clientèle de quartier.
Bref. A Nantes-centre, Chez ta mère cartonne, avec une salle pleine tous les midis. La nourriture surfe sur la mode de la restauration « comme à la maison », ce paradoxe qui consiste à sortir au restaurant tout en restant lié à la cuisine domestique. Par conséquent, pas de saveurs vraiment extraordinaires, ni de grande cuisine : les plats sont simples et honnêtes, comme on peut les faire à la maison. Comme l’est par exemple la saucisse au muscadet et à la ratatouille, qui échappe – un bon point – à la corvée de salade imposée.
Un grand effort est fait sur la présentation : chaises en bois chinées dans une brocante, assiettes en porcelaine dépareillées, gaspacho servis dans un verre avec un crouton, corbeilles à pain dans des assiettes à soupe ébréchées, vieux pots de confiture et anciennes horloges au mur. Ce dernier, au-dessus du bar, conjugue tradition et modernité : conçues par Rodéo Basilic, ses panneaux régulièrement troués sont modulables. Il suffit d’y enfoncer des tuyaux de cuivre pour supporter des bouteilles ou des étagères.
Les prix sont assez modiques, dans la moyenne nantaise : 10.5 € le plat du jour, 13.5€ entrée+plat ou plat+dessert, 15.5 € pour la formule complète le midi. Il y a un supplément d’un euro pour le café gourmand, et de 2 € pour la pièce du boucher aux pommes de terre rôties – souvent en rupture de stock vers 13h30 néanmoins.
Louis Moulin
Chez ta mère, rue des Deux Ponts 44000 Nantes (centre-ville) : du lundi au vendredi de 8h à 23h, le samedi de 9h à 23h, 09-83-78-73-66
Chez ta mère Nantes-Chantenay, 34 bd de l’Egalité, mêmes horaires, 02-40-09-41-81
Crédit photo : Breizh-info
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine