Le rapport des parlementaires britanniques commandé après le scandale haïtien de l’ONG Oxfam est sans appel : les associations humanitaires travaillant dans des pays en crise sont régulièrement confrontées à des scandales sexuels en leur sein. Qu’il s’agisse de bénévoles s’offrant les services de prostituées locales ou bien d’abus sexuels sur mineurs, le problème est connu et rien ne semble avoir été fait pour le combattre efficacement.
Oxfam, du scandale sexuel à l’enquête parlementaire sur les ONG
C’était en 2010, après le terrible tremblement de terre qui avait ravagé Haïti. Alors que les pays était détruit, l’aide humanitaire occidentale se mettait en place. A cette occasion, des membres de l’association Oxfam avaient décidé de payer des prostituées, dont plusieurs mineurs avec certaines âgées de seulement 14 ans. Des orgies avaient été organisées dans un appartement de l’ONG sur l’île. La révélation de ce scandale avait provoqué une réaction internationale forte contre cette ONG prétendument humaniste.
En réaction, les Parlementaires britanniques avaient lancé une commission d’enquête dont les conclusions ont été rendues publiques il y a quelques jours. Et les résultats sont extraordinairement inquiétants puis que les députés ont déclaré que ce scandale Oxfam n’était que « la partie émergée de l’iceberg » !
Les ONG, habituées de l’exploitation sexuelle ?
La conclusion des parlementaires britanniques est lapidaire : « Les preuves que nous avons reçues suggèrent que l’exploitation sexuelle et les abus sont endémiques au secteur de l’humanitaire international, surtout dans la distribution d’aide, et qu’un grand nombre d’organisations ont été impliquées. »
Et, pour appuyer leurs dires, les parlementaires citent de nombreux cas d’exploitations sexuelles dans les pays en développement ou en crise. Des scandales, soit étouffés, soit suivis d’aucune mesure véritablement efficace permettant le changement des pratiques.
« Le secteur humanitaire, collectivement, a connaissance depuis des années des cas d’exploitation et d’abus sexuels par son propre personnel mais l’attention qu’il a donnée au problème n’est pas à la hauteur du défi », ont notamment déploré les parlementaires, dénonçant même une « culture du déni ».
Les ONG hébergent donc des donneurs de leçons moralistes qui exploitent la misère sexuelle tout en prônant l’altruisme et l’humanisme. Quand on est dans le camp du bien, en Bretagne ou en Haïti, tout est permis !
Crédit photo : Domaine public, via PixaBay
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