Malgré une météo magnifique, le mois de juillet n’a pas battu des records de tourisme et de consommation touristique. Quant au mois de juin, ponctué par de fréquentes et violentes ondées, n’en parlons pas. Pour le mois d’août, les commerçants nantais scrutent la météo avec une certaine inquiétude, car contrairement à une idée reçue, le grand soleil n’incite pas à la consommation.
En Basse-Bretagne, les Allemands étaient au rendez-vous en juillet, devant les Anglais, les Hollandais et les Belges. La saison n’a vraiment démarré qu’à partir de la troisième semaine de juillet, même si août et septembre s’annoncent mieux. Cependant, à l’été 2017 le tourisme a battu tous les records en Bretagne, et même en Loire-Atlantique ou la région des Pays de Loire, boulet en matière de promotion touristique, a renoncé à se mettre en avant au profit des territoires.
Malgré la météo radieuse et le passage du Tour de France en Bretagne méridionale (Loire-Atlantique et Morbihan surtout), ainsi qu’en Vendée et dans les Mauges, l’effet Coupe du Monde a joué : « les gens ont préféré attendre que ça se termine plutôt que de partir », relève un cafetier sur la côte de la Loire-Atlantique (Sud-Loire). Ce qui s’est reflété sur la fréquentation des grands marchés nantais (Talensac, Petite Hollande) : après une inflexion début juillet avec le début des vacances, elle a repris plus nettement jusqu’à la mi-juillet avant de retomber à nouveau.
Néanmoins si la consommation des cafés a été favorisée, « beaucoup de gens se sont équipés en grands écrans et autres matériels, et ils n’ont pas rentabilisé autant qu’ils l’espéraient », constate un cafetier nantais, pour lequel « les fan-zone ont été contreproductives, et comme on l’a vu à Nantes, très mal organisées ». Décidée à la dernière minute par la mairie sous la pression populaire et non ravitaillée en eau, la fan-zone du cours Saint-Pierre s’est transformée en piège pour des dizaines de supporters : 95 malaises y ont été recensés, ainsi qu’une trentaine à ses abords.
Si à Nantes l’on voit toujours autant de touristes le nez rivé sur la ligne verte du Voyage à Nantes – et quelque peu perdus lorsqu’elle bifurque, comme devant la Préfecture (on peut suivre le quai Ceineray ou la rue de Strasbourg), leur apport est contrasté. « Heureusement que j’ai la clientèle du quartier ! », s’exclame un épicier placé sur la ligne verte. « A part les Irlandais qui achètent à manger, les autres touristes n’achètent rien. J’ai vu des Espagnols, des Allemands, des Belges, des Italiens… ».
Rue de Strasbourg au contraire, « la ligne verte m’amène du monde », constate un commerçant, « et ils achètent pas mal ». Dans le Bouffay, le gérant d’un commerce rue du Château s’en tire aussi « honorablement en jonglant avec les langues. Quand c’est de l’espagnol, ça va, quand ce sont des Allemands, je galère. Mais dans l’ensemble je ne me plains pas ».
Pour les commerces de bouche, la chaleur qui sévit en ce début du mois d’août n’est pas de bon augure : « quand il fait chaud, les gens mangent moins. Il faut qu’il fasse mauvais pour qu’ils consomment », explique la tenancière d’une sandwicherie près de la mairie, qui n’attendra pas la fin de la canicule : elle part en vacances au mois d’août. Aux Sables d’Olonne, « la plage est blindée, mais ça ne se retrouve pas dans les ventes », relève un gérant de restaurant vendéen.
Quant aux marchés d’été, ils font le plein. Mais « il y a beaucoup de gens qui passent et peu qui achètent », relève un fromager qui fait les marchés d’été depuis des années. « Il fait chaud, et puis je pense que la période des achats compulsifs sur les marchés d’été, quand les gens sont en vacances, est terminée. Les gens font attention maintenant, et la grande distribution s’est beaucoup développée sur les côtes aussi ».
Louis Moulin
Crédit photo : kamel15/Wikimedia (cc)
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