Les préfets sont des gens formidables : ils sont capables de tout et son contraire. C’est ce qui arrive à Nicole Klein, préfet de Loire-Atlantique. « Rares sont les hauts fonctionnaires qui peuvent se targuer d’avoir été à la fois à la genèse et au crépuscule d’un même projet d’aménagement du territoire. Surtout quand celui-ci s’est étalé sur des décennies. Et qu’il concerne Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Nicole Klein, 66 ans, en fait partie. C’est elle qui, en 2000, avait mis sur les rails la procédure de déclaration d’utilité publique (DUP) du projet d’aéroport, alors qu’elle était secrétaire générale de la préfecture de la Loire-Atlantique. Et c’est elle qui, en 2018, lui a donné le coup de grâce. Revenue à Nantes comme préfète de région des Pays-de-la-Loire en 2017, deux mois avant la présidentielle, Nicole Klein l’a fait «sans aucun état d’âme». «Je suis là pour appliquer la décision du gouvernement», déblaye-t-elle d’emblée. » (Libération, 25 juillet 2018). Ce sont les joyeusetés de l’administration préfectorale.
Ce portrait de Nicole Klein – une page – comporte de nombreuses faiblesses. Car le journaliste de Libé fait preuve de beaucoup de complaisance. Il est gentil avec cette « féministe », pour qui « devoir parler de son mari, c’est assez désagréable ». A tel point que tout ce qui ne va pas à Nantes est évacué en deux lignes : « violences urbaines » et « camp de migrants en centre-ville ». Alors qu’il y avait tant à dire sur la délinquance qui croît et embellit dans la métropole nantaise.
En Loire-Atlantique, la situation n’est pas brillante
« Nantes et sa région sont devenus l’une des priorités sécuritaires du gouvernement au détour d’un fait divers qui a alimenté plusieurs jours durant une série d’émeutes urbaines. Comme souvent, il faut un drame pour que l’État réagisse. Le Premier ministre a donc promis des moyens. « La présence des forces de l’ordre dans les semaines, les mois et les années qui viennent sera renforcée dans la métropole nantaise », a-t-il assuré le 5 juillet. »
Car la situation n’est pas brillante dans ce département. « En Loire-Atlantique (1,4 million d’habitants), l’année écoulée a été marquée par plus de 84 000 infractions constatées (+ 15% d’augmentation du taux de criminalité en cinq ans). Dans le même temps, le taux de mise en cause, c’est-à-dire la capacité à désigner des suspects rapportée au nombre d’infractions à traiter a chuté de 16% » (Le Figaro, mardi 10 juillet 2018). On peut donc dire : tout va très bien, madame la préfète !
B. M.
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