La mairie socialiste de Nantes – et Johanna Rolland sa mairesse – se gargarisent d’avoir fait nommer Nantes parmi les villes les plus « solidaires » de France. Ce qui signifie finalement faire camper des migrants clandestins au cœur de la ville, dans la promiscuité, parmi les rats ou dans des bâtiments insalubres. Étrange conception de la « solidarité ». En revanche, les malvoyants n’ont pas ou peu droit aux égards de la Ville. Surtout sur le réseau TAN.
Un usager s’en émeut d’ailleurs sur Twitter. Deux éléments retiennent son attention : les numéros de bus qui ne sont affichés qu’en tous petits caractères sur la fiche horaire et non sur les aubettes et la télécommande qui vocalise les arrêts dans les bus – pas toujours déclenchée.
Bonjour @reseau_tan. L’accessibilité des transports à #nantes c’est toujours pas votre truc on dirait. On fait comment quand on est #malvoyant si vous n’affichez les numéros des bus qui passent qu’en TOUS PETITS CARACTÈRES sur les fiches horaires et PAS sur l’aubette elle-mème? pic.twitter.com/RNMXjCWL0h
— ??Grossophobes Are Trash⚔? (@BLovedBWildered) 21 juillet 2018
Il se trouve que normalement les numéros des bus qui passent sont indiqués sur le côté des aubettes. Quand elles existent. Puisque comme à Paris où Anne Hidalgo galère à mettre en place des Vélib qui fonctionnent, à Nantes Johanna Rolland n’en finit plus de faire remplacer ses abribus. Pas d’aubette – et souvent pas d’horaire, ou alors illisibles, perchés sur le poteau provisoire… et pas de bande podotactile blanche pour savoir où est la bordure.
Les bordures hautes sont en revanche toujours là, attention à la chute. N’oublions pas les terminus mal ou peu aménagés (C5 à Gare Sud) et autres déviations plus ou moins provisoires liées à l’insécurité qui permettent de constater qu’il est plus difficile d’être malvoyant dans certains quartiers que dans d’autres.
Dans les aubettes, quand elles existent, difficile de lire les horaires – en tous petit au fond de l’aubette – et le plan n’est guère adapté qu’à ceux qui voient bien. Et connaissent bien la ville aussi. En revanche, les bus sont assez adaptés – quand la télécommande qui vocalise les arrêts est activée bien sûr, ce qui est presque toujours le cas dans les Chronobus. Les arrêts sont annoncés de façon intelligible et à voix haute.
En revanche, c’est nettement plus compliqué pour les tramways. D’une, l’heure du prochain passage – en vert sur fond noir – est illisible pour un malvoyant : trop haut et pas assez de contraste. L’idée de la SNCF – des écrans moins haut perchés et un doublement des horaires par commande orale pourrait être adaptée, même si les riverains des stations n’y trouveraient sûrement pas leur compte du fait du bruit. Ensuite, dans les tramways de modèle ancien (Alsthom TFS), les arrêts ne sont pas vocalisés. Pas pratique – sauf à bien connaître la ville.
Bon point général cependant : la couleur du matériel roulant de la TAN – blanc avec des bandes vertes – est facilement repérable pour un malvoyant, tant sur fond du paysage que du reste de la circulation. Reste à faire quelques efforts pour ceux d’entre nous qui ne voient pas bien, ou qui ont momentanément perdu leurs lunettes.
Crédit photos : Wikipédia (CC/Pline)
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