Marylise Lebranchu fut député de Morlaix (PS), ministre de la Fonction publique de François Hollande, ministre de la Justice de Lionel Jospin, conseiller régional, etc. Elle vient de se reconvertir dans le « mutualisme » (?!) en prenant la présidence d’une association dénommée « Restons mutualistes » ; elle entend regrouper des sociétaires, des salariés, des membres des fédérations opposés à la scission.
Comment explique-t-elle son intérêt inattendu pour ce dossier ? « Tout d’abord parce que je suis sociétaire du Crédit mutuel de Bretagne depuis que j’ai perçu mon premier salaire. Et aujourd’hui, je ne comprends toujours pas les raisons qui poussent Arkéa à quitter le giron de la Confédération nationale du Crédit mutuel. » (Le Télégramme, 11 juillet 2018).
Marylise Lebranchu s’est-elle un jour impliquée dans le fonctionnement de la caisse de Morlaix ?
Quelques questions s’imposent à propos de ce zèle soudain. Marylise Lebranchu s’est-elle un jour impliquée dans le fonctionnement de la caisse de Morlaix ? Depuis qu’elle est en « retraite », participe-t-elle aux assemblées générales ? Connaît-elle le président de sa caisse ? A-t-elle tenté de s’opposer à l’évolution fâcheuse du CMB de moins en moins mutualiste et de plus en plus technocratique avec l’équipe Denis – Le Moal ? Quel est son avis sur l’apparition des assemblées générales « portes ouvertes » ? On pourrait multiplier les questions à Mme Lebranchu à propos du CMB car il y a beaucoup à dire. Questions qui s’adresse à tous les députés et sénateurs bretons : pourquoi ont-ils laissé l’équipe dirigeante du CMB modifier l’esprit de la maison ?
Aujourd’hui, Marylise Lebranchu a été « prise en charge » par la Confédération nationale du Crédit mutuel – les ennemis du CMB. Le siège de son association « Restons mutualistes » est en effet hébergé par la CNCM (Le Télégramme, vendredi 13 juillet 2018). On appelle cela l’« indépendance » ! Dès l’apparition d’un grands article dans Le Figaro Économie (mercredi 11 juillet 2018) dans lequel Mme Lebranchu expliquait son hostilité à la scission et la création de son association, on se doutait bien que, derrière elle, se cachaient des professionnels de la communication. C’est-à-dire ceux du CNCM. En politique, le hasard n’existe pas.
Bernard Morvan
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