C’est nouveau, ça vient de sortir. Voilà une expression qui va enrichir la novlangue que pratique volontiers les politiciens. On la doit à Édouard Philippe, lors de sa visite à Nantes (jeudi 5 juillet) : « La présence des forces de l’ordre dans les mois et les années qui viennent sera augmentée. La métropole nantaise compte au moins deux quartiers en reconquête républicaine » (Ouest-France, Nantes, vendredi 6 juillet 2018).
La « reconquête républicaine »
Avec la « reconquête », serions nous revenus à la belle époque des croisades afin de bouter les musulmans hors du « beau royaume de France » ? S’agit-il de récupérer l’Alsace-Lorraine annexée par les méchants Prussiens ? Rien de tout cela, il est simplement question pour M. Philippe d’envoyer davantage de policiers et de gendarmes dans les quartiers « sensibles » de Nantes (Breil, Malakoff, Dervallières, etc.) pour tenter d’y remettre un peu d’ordre et d’assurer la paix civile.
À la vérité, on n’a pas affaire à une « reconquête » banale, sans prétention aucune, mais à une « reconquête » qui se veut « républicaine », ce qui change tout. Rien à voir avec une « reconquête » qui serait communiste, socialiste ou bien royaliste. Avec la « reconquête républicaine », le coup de matraque du CRS y est plus doux, plus affectueux, plus compréhensif, appliqué avec davantage de discernement. Vive la république !
B.M.
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