Fin de partie… jusqu’au prochain squat. Les migrants du square Daviais, expulsés jusque là de la Persagotière, Cap 44 et d’autres lieux, seront aussi expulsés du square situé en pleine ville, à deux pas de la place du Commerce. La justice a validé hier (18 juillet) leur expulsion « sans délai ».
Le camp des Saints au cœur de Nantes va donc disparaître… pour renaître très probablement autre part. En effet, les migrants qui étaient 50 il y a un mois, 250 il y a une semaine et sont maintenant 500 – selon les résultats d’un comptage réalisé lors d’une distribution de vivres avant-hier – s’appuient sur une logistique artisanale, mais solide constituée d’associations pro-immigration locale et des zadistes. Par ailleurs, les associations ont recensé 376 migrants et la préfecture 283 tentes.
Néanmoins la situation sanitaire du camp est catastrophique : des cas de gale, mais aussi des rats et des poux ont été constatés. Les migrants dorment en effet dans la promiscuité, à l’air libre ou dans des tentes serrées les unes contre les autres dans le square Daviais et sur les emprises du jardin urbain à l’ouest, entre le square et le terre-plein de la Petite-Hollande. Des caisses de vivres et de légumes ramassés à la fin du marché traînent partout autour et attirent les rongeurs.
Le juge des référés du tribunal administratif de Nantes – finalement saisi par la Préfecture car la mairesse socialiste Johanna Rolland, confondant une fois de plus compassion et bien commun – refusait d’évacuer ce squat dangereux tant sur le plan sécuritaire que sanitaire – a rendu une décision sans appel. Les conclusions de Médecins du Monde ont été rejetées, l’intervention de l’association Afrique-Loire aussi.
Les « occupants du square Daviais et de ses alentours (trottoir côté place de la Petite Hollande, entre le square et le jardin des plantes qui le jouxte et sur le trottoir côté allée de la Bourse) » se voient enjoints « de libérer les lieux sans aucun délai avec l’ensemble des tentes, matériels, marchandises, véhicules leur appartenant ». Dans le cas contraire, la police s’en chargerait dans les jours à venir.
Leur expulsion n’est pas prévue – bien que selon nos informations nombre de ces migrants venus de la corne de l’Afrique (Soudan, Erythrée) et un peu de Guinée ne sont pas en situation régulière ou se sont déjà faits refuser un titre de séjour. Nombre d’entre eux aussi ne sont pas nantais et viennent d’autres villes où des camps de migrants ont été démantelés – notamment Paris et la région parisienne.
Il est donc « fort probable qu’ils squattent à nouveau un bâtiment ou un lieu public », relève un policier nantais, « d’autant qu’ils disposent de l’appui d’ouvreurs de squats professionnels proches de la mouvance d’extrême-gauche ». Ils pourraient aussi « occuper un lieu ou un bâtiment public central, de façon à attirer l’attention des médias et faire pression sur le pouvoir politique : ceux qui les cornaquent et les manipulent ont des objectifs politiques, la santé ou le sort des migrants leur importe peu », relève un travailleur social nantais.
Louis Moulin
Crédit photo : Breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine