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Nantes. Après les émeutes, un policier parle

Nous avions déjà parlé de l’UPNI (Union des Policiers Nationaux Indépendants) qui avait fait le recensement des commissariats et équipements en état de délabrement avancé. Née de la série de manifestation de la base des policiers – en tenue et très critiques envers leurs syndicats traditionnels – de l’automne 2016, l’UPNI est composée de policiers apolitiques, non syndiqués et sur le terrain. Nous avons demandé à un responsable de cette organisation son avis sur les émeutes qui ont secoué récemment Nantes suite à la mort d’un délinquant chevronné qui avait tenté de s’échapper lors d’un contrôle routier.

Breizh Info : Nantes vient d’être secoué par une série d’émeutes urbaines très violentes, aux limites de la situation insurrectionnelle dans certains quartiers – notamment au Breil Malville d’où était issu le délinquant dont la mort a mis le feu aux poudres. Votre avis ?

UPNI : Ce n’est pas nouveau, dès qu’un policier peut être mis en cause, c’est immédiatement récupéré pour causer des violences urbaines, de la casse, des émeutes.

Breizh Info : Ce qui a pu surprendre, c’est que la maire socialiste de Nantes Johanna Rolland a pris immédiatement – ainsi qu’une grande partie des responsables politiques locaux et des médias mainstream – la défense du délinquant plutôt que celle des policiers…

UPNI : Elle a choisi la voie de la facilité. C’est toujours plus facile de mettre en cause un policier qu’une personne qui a des antécédents judiciaires, d’ailleurs les policiers ne sont jamais défendus par les responsables politiques sauf en cas de terrorisme, et encore.

Breizh Info : Si on prend le point de vue des responsables, ils cherchent à maintenir la « paix sociale »…

Ils ont eu le choix entre le déshonneur et la guerre, ils ont choisi le déshonneur et eu la guerre

UPNI : Ils ont eu le choix entre le déshonneur et la guerre, ils ont choisi le déshonneur et eu la guerre. Ils ont préféré crucifier un policier et ont donné un permis de casser aux délinquants.

Breizh Info : Dans cette affaire, on remarque aussi une très grande discrétion des syndicats policiers traditionnels, assez prompts à monter au créneau par ailleurs, qu’en dites-vous ?

UPNI : C’est assez compliqué vu que le CRS a changé sa version [il a d’abord plaidé la légitime défense, puis le tir accidentel, NDLA] Du coup les syndicats ont sorti le frein à main alors qu’ils auraient pu défendre le collègue. S’ils n’ont rien à gagner, ils ne vont pas défendre la police.

Breizh Info : Plus récemment, le SCPN (syndicat des commissaires de Police Nationale), majoritaire, était le seul ou presque à monter au créneau pour défendre le policier concerné, cette fois contre un titre pour le moins maladroit de l’Essor – une publication de la Gendarmerie Nationale – qui avait écrit au sujet de cet agent « le policier meurtrier d’Aboubakar Fofana ».

UPNI : Il va falloir sérieusement qu’ils revoient leur code de procédure pénale à l’Essor, ne serait-ce que pour la présomption d’innocence.

Breizh Info : Dernière question. La classe politique locale s’était montrée assez surprise de ces émeutes à Nantes, tandis que les habitants – confrontés à une accélération de la dégradation de la qualité de vie depuis trois à quatre ans, ainsi qu’au laxisme des responsables politiques, l’étaient moins. Êtes-vous surpris ou non par ces émeutes à Nantes et leur violence ?

UPNI : Non. Presque toutes les villes de France ont maintenant des quartiers « sensibles » où ça s’embrase automatiquement au moindre prétexte, et où les délinquants attendent le meilleur moyen pour brûler des voitures et se livrer aux émeutes. Par ailleurs, ça fait des mois que des responsables politiques – je pense à Poutou notamment – critiquent la police, voire appellent au meurtre de policiers, ça ne passe pas inaperçu ni sans conséquences.

Propos recueillis par Louis-Benoît Greffe

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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