Les vacanciers et les amateurs de baignade à La Baule ont assisté à une « mise à poil » symbolique, samedi 14 juillet.
Une « mise à poil » organisée par le militant nationaliste breton Bertrand Deléon pour dénoncer la spéculation immobilière en Bretagne. « Le lieu choisi est symbolique dans une ville littorale où l’économie est quasi-exclusivement tournée vers le tourisme estival. L’ensemble des villes du littoral breton suivent le chemin des stations balnéaires comme la Baule.» explique-t-il dans une tribune adressée à la presse.
Des banderoles ont été déployées par les militants dénudés sur lesquelles on pouvait lire : « Face à la spéculation immobilière, les Bretons sont nus » ou encore « La Bretagne n’est pas à vendre » mais aussi : « Breizh n’emañ ket e gwerzh.»
À noter l’accueil très positif, et souriant des personnes présentes sur la plage, qui ont bien compris qu’il s’agissait d’une action symbolique, et non pas d’un commando exhibitionniste venu venger la femme aux seins nus de La Baule !
Les militants ont toutefois été conduits au poste de police par les CRS, avant d’être relâchés, sans suite.
Pour Bertrand Deléon, « la spéculation immobilière entraîne différentes conséquences et notamment une économie de précarité de l’emploi et dépendante, une économie exclusive, évinçant les autres secteurs d’emploi, la hausse du prix de l’immobilier qui se traduit par l’impossibilité des actifs d’habiter près de leur lieu de travail et la paupérisation des retraités bretons plus modestes que les nouveaux arrivants, souvent franciliens ».
Et de poursuivre sur les conséquences : « Des effets irrémédiables sur l’environnement : bétonisation du littoral ; construction de lotissement palliatifs dans des zones rurbanisées hâtivement, destruction des bassins versants, des sources, artificialisation irrémédiable des sols… Des déplacements motorisés de plus en plus longs et donc polluants. Des villes perdant leur identité, leur vie de faubourg ; des communes où jusqu’à 80 % des maisons ont les volets clos 10 mois dans l’année.
Un changement de mentalité brutal sur la notion de propriété : clôtures élevées, privatisation des lotissements, surveillance accrue et perte de confiance entre résidents ; dans l’arrière-pays, des villages sertis par des lotissements, souvent cités dortoirs à perte de vue, occasionnant la rupture de liens sociaux, la perte de solidarité et d’identité. »
À noter que cette action a reçu le soutien des nationalistes corses de Corsica Libera : « ce sont partout les mêmes mécanismes qui conduisent à déposséder, à paupériser, à marginaliser un peuple sur sa propre terre. ». Ces derniers ont également mené récemment des opérations pour dénoncer la spéculation immobilière.
En Bretagne, cette question est particulièrement sensible, et grâce également aux actions de Dispac’h, collectif de jeunes indépendantistes d’extrême gauche, a fait l’objet d’une large couverture médiatique y compris dans les médias nationaux. Ces derniers se sont en effet intéressés à la question notamment du prix et de l’utilité des résidences secondaires en Bretagne, qui fleurissent au détriment d’une jeunesse bretonne pour qui il est désormais presque impossible de devenir propriétaire sur les côtes bretonnes.
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