La finale de la Coupe du monde de football dimanche 12 juillet à 17 heures va faire converger les foules vers certains points de rassemblements. Une « fan zone » que certaines villes se refusent à mettre en place. C’est le cas de Lorient.
8 000 personnes dans la fan zone
Précisons-le d’emblée : les agoraphobes et plus généralement les personnes ne goûtant que très peu les rassemblements d’individus hystériques ne vont pas déplorer cette information. La mairie de Lorient a en effet décidé de ne pas établir de fan zone dans le centre-ville du port morbihannais dimanche prochain.
Mardi 10 juillet, lors de la demi-finale à l’issue de laquelle la France s’est imposée face à la Belgique, le parc Jules-Ferry avait vu plus de 8 000 personnes venir assister à la rencontre retransmise sur un écran géant. Sans incident notable à déplorer. Du moins officiellement.
[#CM2018] ⚽? Ce soir à #Lorient venez regarder la demi-finale France-Belgique sur écrans géants dans la Fan Zone, parc Jules-Ferry! ????
Accès ouvert à partir de 18h.
+d’infos ➡ https://t.co/gRasb25QCP#FRABEL #AllezLesBleus #FiersdetreBleus pic.twitter.com/UYOgfBFAIv— Lorient Agglo (@LorientAgglo) 10 juillet 2018
Fan zone : quelle sécurité ?
Alors qu’est-ce qui a bien pu conduire le maire de Lorient Norbert Métairie (Parti socialiste) à ne pas renouveler l’expérience pour cette finale de Coupe du monde ? Dans le même temps, environ 230 fan zones avec écran géant seront opérationnelles à travers l’Hexagone. Les principales villes en disposeront d’une, notamment Paris, Rennes, Montpellier ou encore Nice, qui a visiblement oublié l’attaque terroriste du 14 juillet 2016. À Nantes, la mise en place d’une fan zone dans un hall intérieur du Parc des Expositions de la Beaujoire a fait, quant à elle, débat, avant que la municipalité de Johanna Roland ne finisse par céder.
À l’instar de Lorient, Lille et Verdun ont aussi choisi de ne pas proposer de fan zone à leur population. Toujours est-il que, pour Norbert Métairie, la décision n’est pas liée à une question de coût. La vraie raison est ailleurs. Et elle est principalement sécuritaire. Un point sur lequel la ville de Lorient apparaît comme étant en flux tendu. Car il faut rappeler que la « construction » d’une fan zone doit répondre à un certain nombre d’exigences. L’espace en question doit être délimité par des plots en béton ou des barrières. Des agents de sécurité sont aussi nécessaires aux entrées pour effectuer fouilles et palpations.
Pétition pour une fan zone
Selon le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, « nous nous attendons à des scènes de liesse et de communion populaire partout en France » en cas de victoire de l’équipe de France. Une « communion populaire » pas si tranquille que ça si l’on en croit les moyens déployés pour l’occasion.
À week-end exceptionnel, mobilisation exceptionnelle.
110 000 policiers et gendarmes & 44 000 sapeurs-pompiers veilleront sur vous, partout sur le territoire.#14juillet #FiersdetreBleus #TDF2018 pic.twitter.com/a4xO5w51RD— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 13 juillet 2018
Dans le même temps, le préfet de police de Paris Michel Delpuech a rappelé le contexte de « menace terroriste avérée » dans lequel va se dérouler cette finale en France.
Du côté de Lorient, c’est surtout l’insouciance qui semble prédominer puisqu’une pétition en ligne pour la mise en place d’une fan zone avec écran géant a même été lancée. À croire que, pour certains, le dieu football est plus fort que les menaces terroristes. En espérant que la comparaison n’est pas à se vérifier. Ni à Lorient, ni ailleurs.
Crédit photos : Flickr (CC BY 2.0/Jean-François Fournier)
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