Alors que les naissances ont été moins nombreuses que les décès dans les États de l’Union européenne en 2017, la population de celle-ci a augmenté de 1,1 million d’habitants en un an. La raison ? L’arrivée de migrants.
Rapport Eurostat
L’organisme à l’origine de cette publication sur les évolutions démographiques en cours en Europe est Eurostat. Une entité rattachée à la Commission européenne et dont la mission est de réaliser l’information statistique à l’échelle de l’UE. Les études statistiques d’Eurostat sont donc des documents officiels certifiés par cette Union européenne.
Le dernier rapport en date, paru le 10 juillet, fait état, au titre de 2017, d’un nombre de naissances (5,1 millions) inférieur à celui des décès (5,3 millions) au sein de l’UE. Dans le même temps, l’Europe à 28 États a vu sa population atteindre 513,6 millions d’habitants au 1er janvier 2018. Elle n’était « que » de 512,5 millions 12 mois auparavant. Alors à quoi est dû ce gain de 1,1 million d’individus en un an ?
1,1 million de migrants
Tandis que le solde naturel de l’UE est négatif, ce sont donc bien les arrivées de migrants extra-européens qui sont à l’origine de cette hausse de 1,1 million. Toutefois, cette affirmation mérite une analyse plus détaillée. Car les disparités sont nombreuses en la matière entre les différents pays de l’UE. Si la population a connu une augmentation dans 19 États, elle a diminué dans neuf autres.
Sur le podium de la plus forte croissance, ce sont Malte (avec une hausse de 3,3 % de sa population), le Luxembourg (+1,9 %) et la Suède (+1,2%) qui occupent les premières places. Le cas de Malte s’explique largement par la position géographique de la petite île, en première ligne face aux arrivées de migrants au cours des derniers mois.
Allemagne en tête
Outre-Manche, le Royaume Uni est en sixième position avec une hausse de 0,5 % de sa population totale. Soit un gain de 377 871 habitants dont 230 000 sont attribuables au solde migratoire net.
Quant à l’Allemagne, qui a accueilli plus environ 1,5 million de migrants au plus fort de la crise en 2015 et 2016, elle est l’État membre le plus peuplé de l’UE avec 82,9 millions de résidents. Ce qui représente 16,2 % de la population totale de l’Europe des 28.
Au deuxième rang, arrive la France avec ses 67,2 millions d’habitants, soit 13,1 % du total de l’UE. Le Royaume-Uni apparaît au troisième rang avec 66,2 millions, soit 12,9 %.
Natalité française
Il est tout aussi intéressant de s’intéresser au nombre de naissances selon les États. Sur ce plan, c’est l’Irlande qui a enregistré le taux de natalité le plus élevé avec 12,9 naissances pour 1 000 habitants. Un pays où la tradition catholique est encore très présente et où l’avortement était interdit il y a encore quelques semaines. Ceci expliquant peut-être cela. Vient ensuite la Suède avec 11,5 naissances pour 1 000 habitants. Le Royaume-Uni et la France sont en troisième position, tous deux à 11,4 pour 1000.
Une France pour laquelle il n’est pas inutile d’observer la corrélation entre cette natalité plutôt vigoureuse et le nombre de naissances d’enfants extra-européens dont la part progresse chaque année dans les maternités l’Hexagone. Comme en attestent les cartes de dépistage de la drépanocytose pour les années 2014, 2015, 2016 et 2017.
Europe de l’Est et migrants
Un autre élément vient conforter le fait que cette augmentation globale de la population dans l’UE est bien causée par l’arrivée massive de migrants. Effectivement, nous pouvons relever que, dans le même temps, les pays qui connaissent une évolution démographique négative sont ceux qui n’ont reçu que peu de nouveaux arrivants.
Il en va ainsi de la Bulgarie, de la Lituanie mais aussi de la Croatie et des États de l’Europe de l’Est en général, qui voient tous leur population diminuer. Sur le plan démographique comme sur le plan politique, il y a bien désormais deux Europe…
Crédit photos : Pixnio (Public Domain/CC0)
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