Les émeutiers de Nantes n’ont pas la reconnaissance du ventre. La municipalité a beaucoup fait pour améliorer le sort des habitants des quartiers « sensibles ». « Le maire Johanna Rolland évoque un plan de 500 millions pour rénover les quartiers de la Bottière, Bellevue, Dervallières. Mais Malakoff, déjà retapé de fond en comble, vient de voir sa belle Maison de quartier incendiée… La jolie cité, proche de la gare, avec vue sur la Loire, n’aurait pas grand-chose à envier aux quartiers bobos, si l’une de ses rues n’était pas gangrenée par le trafic de drogue. » (Dimanche Ouest-France, 8 juillet 2018). Il faut donc que les journalistes cherchent des explications ailleurs… En allant sur le terrain, ils pourraient fournir à leurs lecteurs du vivant, du vécu, de l’humain.
Quelle surprise pour Johanna Rolland, la maire de Nantes, lorsqu’elle découvre, jeudi 5 juillet que des émeutiers ont incendié sa voiture personnelle, à proximité de son domicile, quartier Chantenay (Ouest-France,Nantes, 7-8 juillet 2018). Décidément ces jeunes ne respectent rien, mais ils ont le souci de l’égalité. Pas de discrimination. Les classes populaires et la maire de Nantes ont droit au même traitement. Au PS, on ne peut pas être contre.
Pourtant Johanna Rolland croyait que la recette habituelle donnerait de bons résultats : « Je sais pouvoir compter sur l’engagement du tissus associatif de nos quartiers, des bénévoles, des pères et des mères de ces quartiers, de nos seniors. » (Presse Océan, jeudi 5 juillet 2018). Raté.
« Ce n’est qu’un début, le combat continue », disait-on en Mai 68. Johanna Rolland doit donc s’attendre à d’autres rounds. Dès que l’occasion se présentera.
B. Morvan
Photo d’archives : Breizh-info.com
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