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Drogue, enlèvement d’enfants, chantage : la criminalité adopte le bitcoin

En Europe les divers États n’arrivent toujours pas à savoir comment traiter le développement des crypto-monnaies et des entreprises qui se sont lancées sur ce marché frémissant. Par contre, la criminalité organisée, elle, s’est déjà emparée des crypto-monnaies comme le démontrent plusieurs affaires très récentes.

La Guardia civil espagnole et la police autrichienne, aidées par Europol, ont démantelé un réseau international de vente de LSD sur le dark web, la face cachée du net où on trouve de tout – drogue, armes mais aussi moyens de communication cryptés. Huit personnes ont été arrêtées et sept domiciles perquisitionnés dont 6 en Espagne et un en Autriche. Près de 2.3 millions d’€ en cash et sur des comptes bancaires, dix voitures de luxe, trois biens immobiliers évalués à 1 millions d’euros ont été saisis. Plus curieux, mais pas étonnant, l’équivalent de 5.2 millions d’€ en bitcoins, IOTA et stellar lumens ont été saisis.

Les deux pages web qui étaient gérées par l’organisation étaient devenues les plus connues  du dark web dans le domaine de la fourniture de LSD. Le réseau, qui fonctionnait depuis 2012, envoyait la drogue sous forme de produits légalement autorisés, notamment d’additifs pour le béton, a annoncé Europol.

Cette nouvelle affaire met en lumière l’intérêt d’une certaine criminalité – plutôt organisée et internationale – pour les crypto-monnaies. Mais le bitcoin n’est pas seulement utilisé par les organisations criminelles du dark web… ou les barons de la drogue, comme Gal Vallerius, domicilié à Plusquellec (22), franco-israélien récemment arrêté aux États-Unis qui le soupçonnent d’être à la tête d’un important réseau de vente de drogues sur le dark web.

En Ukraine, une demande de rançon de 54 bitcoins pour « 20 enfants affamés »

En Ukraine, des anonymes ont contacté les services secrets (SBU) en affirmant qu’ils retenaient en otage « vingt enfants affamés ». Ils ont réclamé 54 Bitcoins de rançon (350.000 $). A défaut, ils tueraient leurs otages et disperseraient leurs corps aux abords de postes de police dans le pays. La rançon doit être versée avant 22 heures locales le 4 juillet. Dans leur missive, ils ont donné les noms et prénoms de dix enfants et ont affirmé que l’État devait payer la rançon. Si elle est payée – sur un compte Bitcoin – les enfants seraient relâchés dans une des stations du métro de Kiev.

Les services secrets ukrainiens ont vérifié la liste et constaté qu’effectivement la plupart étaient signalés disparus. Ils en ont même retrouvés deux sains et saufs. Ils pensent donc que les menaces ne sont qu’une blague de fort mauvais goût. Tous les noms donnés dans la lettre figurent sur le site officiel de recherche des enfants disparus. Une enquête pour enlèvement a tout de même été ouverte, ainsi qu’une autre pour escroquerie.

Saint-Pétersbourg : un million de roubles en bitcoin ou une alerte à la bombe

En janvier dernier, d’autres escrocs ont tenté de soutirer un million de roubles en bitcoins à deux entreprises propriétaires de plusieurs centres commerciaux à Saint-Pétersbourg. Après avoir essuyé des refus, ils ont diffusé des alertes à la bombe – qui se sont avérées fausses mais ont provoqué l’évacuation de 8 centres commerciaux le dimanche 28 janvier.

A chaque fois, des appels passés de l’étranger signalaient qu’une bombe avait été mise en place dans un de leurs centres commerciaux – ce qui a nécessité de les évacuer tous. Les jours précédents, les propriétaires avaient reçu des lettres qui leur demandaient de payer l’équivalent d’un million de roubles en bitcoins. Au cas contraire, ils mettraient en place une bombe et augmenteraient leur demande à deux millions de roubles en bitcoins. Il valait alors près de 9000 €, un bitcoin était alors égal à 630.000 roubles.

 La nouvelle rançon devait être versée avant le 2 février. La rançon devait doubler si les entreprises s’adressaient à la police – ce qu’elles n’ont pas manqué de faire. En 2015, un groupe de Kharkov, la Dilinger Team, avait adressé des demandes de rançon à plusieurs supermarchés et propriétaires de centres commerciaux de la région de Saint-Pétersbourg. A l’époque le bitcoin ne coûtait que 300 $, les demandeurs de rançon voulaient 60.000 $ par cible. Les centres commerciaux visés avaient fini par arrêter, pour la plupart, d’évacuer leurs visiteurs après les appels de la Dilinger Team.

Louis Moulin

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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