Le métier de marin pêcheur, déjà peu attractif, commence sérieusement à manquer de bras. C’est pourquoi les professionnels ont récemment lancé un appel à l’emploi.
Recrutement compliqué
Lors de la visite du président de la République Emmanuel Macron en Bretagne, le sujet avait été abordé par des représentants de la profession. Mais, au-delà du constat, vient maintenant le temps de trouver une solution. Car ce n’est pas un scoop, la filière pêche manque fortement de main d’œuvre. Les nombreux postes proposés ne trouvent donc que rarement preneurs malgré des salaires parfois intéressants. Mais cela ne semble pas suffisant.
Que faire ? À défaut de solutions miracles, les pêcheurs de l’Hexagone ont alors lancé un appel à l’emploi. Selon certains professionnels, « dans les quelques années qui viennent, […] 20% des gens qui sont dans le métier seront partis à la retraite. On parle beaucoup des déserts médicaux où les médecins généralistes ne trouvent pas de remplaçants, eh bien les pêcheurs vivent la même problématique mais personne n’en parle ! »
Réputation dégradée
Les raisons à ce désamour entre petits patrons pêcheurs ou armateurs de plus grande envergure et demandeurs d’emploi sont multiples. Mais c’est surtout l’image que renvoie le métier qui en est la principale cause. Toujours selon le même témoignage, « c’est essentiellement dû à des fausses idées sur nos métiers, à une réputation dégradée, alors que c’est juste magique de travailler sur l’eau, au grand air, sur un produit naturel… »
Des fausses idées qui ne sont pas toujours infondées non plus. Les conditions de travail restent difficiles malgré une flottille de plus en plus moderne et sécurisée. Les accidents demeurent toutefois fréquents et la pêche hauturière implique des embarquements de plusieurs jours. Des activités de pêche hauturière, de pêche au large et de grande pêche qui ont d’ailleurs recours depuis de nombreuses années désormais à une main d’oeuvre portugaise, africaine et en provenance des pays de l’Est de l’Europe.
Un appel dans le vide ?
Malgré les efforts entrepris par une corporation longtemps réticente à certaines évolutions nécessaires, l’image d’Épinal d’un métier rude et risqué est toujours présente dans notre société. Y compris sur les côtes où le métier est davantage connu. Signe que les clichés ne sont pas toujours infondés…
Toutefois, loin de se résigner, les professionnels de la filière misent donc sur cet appel aux bonnes volontés. Avec plusieurs centaines d’emplois à la clé sur l’ensemble du littoral. Un appel qui serait basée sur une vaste campagne de communication et de publicité envers le secteur. Tout cela n’en est, pour l’heure, qu’à l’état de projet. Mais, tandis que les jeunes générations se passionnent davantage pour une vie urbaine plutôt que maritime et que la tertiarisation de notre économie est un fait désormais acté, le challenge de la séduction s’annonce relevé. Sans être impossible.
Crédit photos : Wikimedia Commons (CC/Jean-Pierre Bazard)
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine