Nantes, 2018. La capitale historique de la Bretagne voit les voitures brûler dans des quartiers qui, il y a trente ans encore, étaient paisibles.
La raison ? La mort d’Aboubakar, délinquant africain recherché par la police, qui a refusé de se faire contrôler par ces derniers, et qui s’est fait tirer dessus dans des circonstances qu’une enquête en cours permettra d’établir. Une « marche blanche » a eu lieu en sa mémoire, jeudi 5 juillet, constituée d’un cortège majoritairement d’origine extra-européenne.
Un autre jour, « comme un autre », dans une France dont les métropoles sont aujourd’hui au bord de la guerre civile et ethnique. Et pendant ce temps, la presse mainstream nous bassine et nous ment avec une pauvreté, une misère sociale qui existerait dans des quartiers à qui on a donné des milliards depuis des décennies, les plus belles médiathèques, les plus belles MJC, les emplois prioritaires, les subventions économiques, les aides à l’installation.
Grande marche pour la réunification de la Bretagne à Nantes, ce jour… ah non, en fait on nous dit dans l’oreillette que c’est une « marche blanche » pour #Aboubakar, le délinquant abattu par un policier cette semaine. https://t.co/IVOruAwOEA
— Breizh-Info (@Breizh_Info), 5 juillet 2018
Une presse qui ne se fait d’ailleurs que le relais de personnalités politiques, comme Johanna Rolland, maire de Nantes, dont les premiers mots ont tout de suite été « pour la victime et sa famille », et dont les premières déclarations ont consisté à dire « qu’il fallait la paix dans les quartiers, mais surtout des aides pour ces quartiers ». Et cela alors même que l’évènement déclencheur de cette fureur est la mort d’un individu qui, loin d’être « une crème » comme se sont plus à relayer certains médias malintentionnés, était sous le coup d’un avis de recherche pour association de malfaiteurs, recel en bande organisée, sans par ailleurs être originaire du quartier dans lequel il a été tué.
Ils ne veulent pas voir, ils ne veulent pas voir ce qui arrive. Imaginez, dans n’importe quel village de France, un jeune homme qui s’amuserait à brûler une voiture, seul, le soir. Appel à la gendarmerie, arrivée des gendarmes, garde à vue, prison. Rappelez-vous également de ce jeune supporteur du PSG, Julien Quemener, abattu par un policier un soir de match en novembre 2006, qui lui, n’a eu le droit qu’à des crachats et à des portraits peu glorieux dans les journaux. Pour lui, qui avait le malheur d’être blanc et d’appartenir à une tribune de supporteurs nationalistes, pas de « c’était une crème », pas de « marche blanche » ni de maire de Paris qui appelle à « aider prioritairement les jeunes blancs déclassés ».
Nous sommes entrés dans une époque où les banlieues ont parfaitement assimilé le système médiatique et politique. Elles savent que l’émotion l’emporte sur la raison, quelle que soit l’affaire. Loin d’être les exclus, les marginaux devant lesquels des élus low cost se prosternent, ces habitants des banlieues sont désormais parfaitement gérées par des réseaux. Ils ont compris qu’ils pouvaient remporter la bataille de la communication vis-à-vis d’un certain public, naïf, ethnomasochiste pour certains.
N’oublions pas l’escroquerie en bande organisée que fût l’affaire Théo, ce délinquant, qui parvint même à faire se déplacer à son chevet un président de la République alors que l’enquête démontra par la suite que les policiers n’avaient pas outrepassé leurs droits. Mais combien d’affaires de ce type aujourd’hui en France, instrumentalisées par les politiques, par une classe médiatique de plus en plus proche de la stratégie du chaos souhaitée par une partie de l’extrême gauche qui se radicalise de plus en plus ?
Lisez les réseaux sociaux, voyez les commentaires, d’un côté des partisans d’Aboubakar, qui appellent pour certains, sur la page Nantes Révoltée notamment, à tuer du flic, sans que Facebook ne s’en émeuve. Voyez les commentaires dans l’autre sens, de ceux qui estiment que la police devrait pouvoir tirer plus souvent, et abattre ces délinquants, comme c’est le cas dans de nombreux pays du monde. Voyez cette République se déconstruire aussi artificiellement qu’elle s’est construite. Voyez là s’écrouler et ouvrir la voie à un avenir qui obligera sans doute les accros aux réseaux sociaux, et à l’immédiateté, à enfin prendre conscience de leur longue mémoire, de la nécessité d’agir pour offrir un avenir différent à leurs enfants.
La République française est en voie de détestation généralisée. Les individus qui la peuplent, ou plutôt les communautés qui la peuplent, se détestent, parfois en silence, parfois bruyamment (le conflit turco-kurde, cela vous parle ?). Y compris au sein de la population autochtone, la radicalisation est importante, les familles se déchirent, les portes se ferment, les conceptions du monde se font à des années lumières. Cela ne peut plus fonctionner.
Et cela ne devrait que s’accroitre dans le futur. Négation des peuples qui vivent dans l’hexagone. Lois liberticides dirigées contre cette population qui, par définition, ne réagit pas encore (répression routière, contrôle des armes, restriction de la liberté d’expression et d’opinion, destruction de la famille traditionnelle et promotion de cette destruction, zèle policier et judiciaire), mais également lois qui déplaisent à ceux qui ne rêvent que de frontières qui brûlent et d’avènement d’une société mondialisée et égalitariste.
Au final, seul le rapport de force permet encore à certains groupes de ne pas reculer. À Notre-Dame-des-Landes, l’État a plié, quoi qu’il en dise, devant la mobilisation de groupes organisés et déterminés. Quand il sort son chéquier pour les banlieues après des émeutes, l’État ne fait que plier, que céder. Quand il arrose là encore allègrement telle ou telle corporation qui se met à brûler, à casser, il plie. Et pendant ce temps, la masse grogne, la masse déserte les urnes de plus en plus, mais la masse subit, quotidiennement, endormie par la télévision ou le travail intensif pour une partie, apeurée à l’idée même de ne plus pouvoir compter sur l’État pour une autre.
C’est pourtant bien sans cet État qu’il faudra faire, dans les années à venir, puisque ce dernier est à genoux. Ceux qui sont portés à sa tête ne respectent plus ce qui a amené sa fondation, c’est-à-dire un contrat tacite signé entre des peuples, des individus désireux de vivre ensemble, de définir une frontière et un mode de vie particulier.
Le pays est au bord de la guerre civile, et le plus grotesque là dedans, c’est que ceux qui avertissent, qui gesticulent, qui dénoncent depuis maintenant 30 ans, sont encore aujourd’hui cloués au pilori et accusés de propager « la haine », « la ségrégation », par ceux-là mêmes qui en sont pourtant responsables.
L’État sait encore être très fort avec les faibles, étant donné qu’il est extrêmement faible avec ceux qui veulent être forts. Néanmoins, et ils le savent tous au fond d’eux-mêmes, eux qui dirigent, eux qui jugent, ou eux qui servent cet État en décrépitude, l’histoire est en train de s’accélérer comme jamais dans ces dernières années. Et comme dans toute accélération de l’histoire avec son lot d’imprévus, personne n’est capable, aujourd’hui, de déterminer ce qui va se passer.
Est-ce que des immigrés de banlieue vont abattre des policiers ? Ce n’est plus un fantasme, puisqu’un CRS a été touché par un tir de 22 LR ce mercredi. Quelle sera la réaction d’une police à bout, mais dont les « soldats » continuent pourtant à obéir à leur hiérarchie de manière presque robotique, sans plus aucune cohérence vis-à-vis de ce que beaucoup d’entre eux pensent, sans doute, au fond d’eux ? Est-ce que des citoyens — et non pas ces groupuscules agités en épouvantail par le pouvoir trop content de trouver ici ou là quelques illuminés complotant dans une maison — vont commencer subitement à prendre conscience que l’État ne leur garantit plus leur droit fondamental à la sécurité, et qu’ils vont l’assurer eux-mêmes, quoi qu’il leur en coûte ? Est-ce que la vague migratoire et l’implantation déjà massive de communautés immigrées en France provoqueront à court terme des sécessions ?
Est-ce que finalement, la « masse » attendra jusqu’au dernier moment et acceptera que ses enfants évoluent dans un pays où l’on meurt désormais pour un regard de travers, une cigarette non donnée, où l’on se fait violer notamment parce que des gens venus d’ailleurs utilisent cette arme comme symbole à la fois de conquête et de leur déficience mentale ?
Rien n’est écrit. Pour l’instant, ceux qui nous dirigent, et même les grands leaders censés être des « opposants politiques », sont plus bas que terre. « Je ne suis pas un homme monsieur », disait l’autre jour à la télévision un énergumène défenseur du lobby LGBT.
Il n’avait pas tort d’une certaine façon. À l’heure actuelle, les Hommes (avec un grand H, ceux qui veulent agir sur le présent et prendre la destinée de leur peuple en main) semblent ne plus exister. Ou bien dormir. Mais le réveil pourrait être brutal, lorsque quelqu’un aura vraiment décidé de dire : « On ne joue plus maintenant, on sauve sa vie, celle des siens, celle de son peuple ».
En attendant, les dirigeants actuels peuvent faire semblant de ne pas voir. Ils peuvent engager une répression féroce contre ceux qui, comme d’autres depuis des décennies, annoncent ce qui va se passer. Ils peuvent bâillonner, ils peuvent colmater les brèches, ils peuvent arroser d’argent, ils peuvent compter sur des forces de l’ordre toujours plus dociles et de moins en moins formées, ils peuvent bidonner les chiffres et dire que tout va bien, qu’il n’y a pas plus de violence qu’avant, que c’est un fantasme.
Mais ils ne pourront pas empêcher ce qui doit arriver d’arriver. Et ils le savent très bien.
La France, un pays au bord de la guerre civile ? Assurément.
Julien Dir.
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