C’est sous un magnifique soleil que s’est déroulé le Pardon de Saint-Gildas-des-Bois (Loire-Atlantique) dimanche 1er juillet. Retour sur une belle journée à la teneur bretonne et catholique prometteuse.
Un prêtre à l’accent tonique
Le bourg d’un peu moins de 4 000 habitants, situé à une quinzaine de kilomètres dans le sud de Redon, était dans une joyeuse ébullition dimanche matin. Et pour cause ! La quatrième édition du Pardon de Saint-Gildas-des-Bois était lancée. Un événement que nous avions annoncé il y a quelques jours et qui a tenu toutes ses promesses. Ainsi, spiritualité et tradition bretonne ont bel et bien été au rendez-vous.
L’abbatiale de Saint-Gildas-des-Bois n’était pas loin d’être comble lorsque le prêtre de la paroisse, l’abbé Mickaël Brétéché, a débuté la messe à 10 h 30. Une liturgie vivifiante où se côtoyaient le breton, le latin et le français sous plusieurs pavois herminés. Les brittophones pouvaient donc apprécier l’Itron Santez Anna par lequel a commencé la cérémonie. Mais aussi un magnifique Kantik Ar Baradoz.
Par ailleurs, l’abbé Brétéché, durant son homélie, a su captiver l’attention de son auditoire. Dénonçant le règne de l’argent-roi comme la disparition fulgurante des valeurs traditionnelles mais aussi la nécessité pour les hommes de faire preuve de courage face à l’adversité qui nous attend, le ton était résolument différent de ce que l’on peut entendre dans bien des paroisses de la région.
Bro Gozh Ma Zadoù
Pour conclure la cérémonie, le Bro Gozh Ma Zadoù, l’hymne national breton, retentit dans l’abbatiale. Un moment riche en émotions tandis que les porteurs de bannières des cinq clochers (Saint-Gildas-des-Bois, Guenrouët, Notre-Dame de Grâce, Sévérac et Drefféac) de la paroisse se disposaient pour le début de la procession.
Une fois sur le parvis, c’est cette fois le Da Feiz hon tadoù Kozh qui marquait le départ de la procession à travers les rues de Saint-Gildas-des-Bois. Le public, certes moins nombreux que l’année précédente aux dires des organisateurs, avait tout de même répondu bien présent.
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Quant aux reliques de Saint Gildas et de Saint Hermeland, elles furent portées pendant la procession. Rappelons au passage que, depuis le retour du pardon en 2015, ce dernier n’était plus célébré depuis la Révolution. La volonté de l’abbé Mickaël Brétéché a donc triomphé de l’oubli dans lequel était restée cette fête catholique depuis plus de deux siècles. Une volonté bien aidée par une « équipe de bénévoles très motivés » selon l’homme d’Église. Ce que nous confirmons volontiers.
#Pardon de Saint-Gildas-des-Bois (Pays #nantais) ce matin. Fest-deiz, fest-noz et jeux de force bretons sont au programme cet après-midi. Une belle organisation diligentée par le prêtre de la paroisse, l’abbé Mickaël #Brétéché. #FeizHaBreizh #foi #Bretagne pic.twitter.com/Lw8vlfP4Ky
— Breizh-Info (@Breizh_Info) 1 juillet 2018
Bagad Alan Barvek
La procession s’est faite aux notes du Bagad Alan Barvek de Nort-sur-Erdre, qui fermait le pas aux porteurs de bannières, dont de nombreux enfants. Après la pause déjeuner du midi, bretonne elle aussi, place aux jeux bretons avec l’association Hentoù Breizh (« Les Chemins de Bretagne »), dans laquelle se retrouvent de nombreux musiciens du Bagad Alan Barvek.
Au programme, divers jeux d’adresse pour les enfants et épreuves de force pour les hommes (mais également les femmes puisque Hentoù Breizh dispose d’une section féminine). Du tir à la corde et du lancé de bottes de paille (avec l’obligation de franchir une barre horizontale placée plus ou moins haut) étaient notamment proposés. Un moment tout autant ludique que sportif sous le soleil et la chaleur de Saint-Gildas-des-Bois. Hentoù Breizh qui est par ailleurs attachée à la promotion du kilt breton :
« Bretons demeurons »
D’autre part, un petit marché avec des produits locaux et des stands en rapport avec la Bretagne étaient eux aussi présents. Des membres de l’association Bretagne Réunie avaient également fait le déplacement afin d’inciter le public à signer une pétition concernant la réunification.
Car, comme le rappelait fort justement le chant final de la procession, intitulé À nos saints patrons, « Qu’importe ce qui passe […] Bretons demeurons ». Et, malgré les découpages administratifs contre-nature, Saint-Gildas-des-Bois c’est bel et bien la Bretagne.
Côté scène, les danseurs ont été ravis par les prestations de Kiñkoñz puis de Plantec, faisant résonner la musique bretonne sur la place devant l’abbatiale jusqu’au coucher du soleil.
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En définitive, une magnifique journée et une excellente ambiance qui nous fait déjà attendre le Pardon de l’année prochaine avec impatience !
Crédit photos : Breizh-info.com
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