Alors qu’un nouvel épisode orageux concernera la France ce début de la première semaine de juillet, le site spécialisé Keraunos tire le bilan du printemps 2018. Qui s’est signalé par un certain nombre de forts orages, et même un épisode de quasi-mousson le 11 juin. Il est en effet tombé un mois de pluie en 24 heures – jusqu’à 70 mm à Nantes, 98 à Savenay et 110 près de Châteaubriant.
A l’échelle nationale, l’instabilité dépasse 68% par rapport à la normale – juste derrière le printemps 1971, toujours le plus instable depuis 1940. Ce sont les mois de mars et de mai qui ont été les plus instables (+97% en mars, +89% en mai), soit le double de la normale.
Par régions, ce sont la vallée du Rhône et le Roussillon qui ont été les plus instables – deux fois plus que la normale, tandis que le nord-ouest du pays l’était moins – le printemps 2018 est entre la 10e et la 15e place depuis 1940 dans ces régions… même si beaucoup se souviendront des forts orages et pluies de l’édition 2018.
Sur les trois mois de printemps, la France a compté 84 jours de printemps, soit 16 de plus que la moyenne des années 2009-2017 – c’est le printemps le plus orageux depuis dix ans. Les Alpes de Haute-Provence (44 jours d’orage) et les Pyrénées-Atlantiques (40 jours) ont été les départements les plus concernés, mais la Bretagne se souviendra de ses 15 jours d’orage, une valeur somme toute très éloignée de la normale. Les départements provençaux ont 25 jours d’orage de plus que la moyenne 2009-2017, ceux de l’Auvergne, des Pyrénées et des reliefs de l’Est (Jura etc.) près de 30 jours de plus.
Les orages ont été plus nombreux, mais aussi plus sévères. L’indice de sévérité orageuse (ISO) moyen atteint 4.96, le plus fort depuis le printemps 2009 et 27 le 28 mai dernier. A l’échelle du pays on compte 33 jours avec orage fort, 9 avec orage violent et 1 avec orage extrême ; ces orages étaient bien souvent très peu mobiles et très pluvieux.
Les anomalies observées ne se limitent pas à la France – le sud de l’Europe est concerné aussi par cette forte instabilité printanière. En revanche la Russie, les États-Unis et la Scandinavie ne connaissaient pas cet excédent d’instabilité. Le mois de juin a aussi été assez marqué par les orages en France – bien qu’il soit trop tôt encore pour faire un bilan.
Louis-Benoît Greffe
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