Tout le monde ou presque a entendu parler de ce nouvel entrant sur le marché de l’optique qui entend vendre 300 lunettes par jour dans ses onze boutiques situées dans les grandes villes de France, tout en cassant les prix. La force de l’offre, c’est son adaptation aux petits budgets, mais aussi à ceux et celles qui utilisent les lunettes comme effet de mode, ou pour masquer un petit défaut (lunettes de lecture etc.) En revanche pour les grosses corrections, il est mieux – et parfois moins cher – de passer par un opticien traditionnel.
Un de nos lecteurs a fait le test ces jours-ci. « J’ai cassé accidentellement mes lunettes. Donc dès le lendemain je suis allé chez cette nouvelle enseigne – au vu de ma correction, je ne m’attendais pas à payer 10 € la paire, ni attendre 10 minutes comme ils le promettent sur leur devanture. Mais tout de même, leur réponse m’a surpris ». Notre lecteur a été « reçu très rapidement, je n’ai pas eu à attendre. Mais il leur fallait une semaine pour faire la paire. Une semaine ! Et on était loin des dix euros – comptez quarante euros le verre, plus 30 à 50 pour une monture assez solide, soit 110 à 130 euros ».
Une semaine sans lunettes, pour une personne qui a besoin d’une grosse correction au quotidien, ça peut être très handicapant. D’autant que nos villes ne sont guère faites pour ceux d’entre nous qui n’y voient guère sans leurs carreaux. En revanche, pour acheter des lunettes « comme des chaussures » ou suivre l’effet de mode, l’enseigne en question est très adaptée – comme pour les petites corrections, du style lunettes de lecture. D’autant que l’accent est mis sur les montures, « présentées à plat, ce qui n’est d’ailleurs guère pratique pour quelqu’un qui n’y voit rien et se fiche de la mode », et non verticalement comme chez un opticien.
Bref, notre lecteur a cherché ailleurs : « J’ai fait 50 mètres, et je suis allé chez un autre opticien ; qui m’a vendu des lunettes à 90€ avec les bons verres de ma correction – en repérant au passage une petite différence entre les deux yeux que l’autre ebnseigne n’a pas trouvée. Ils les ont sous trois jours en fin de semaine, et plus vite encore en semaine ». Ajoutons que si la première enseigne fait ses verres en Europe, ceux de l’opticien consulté ensuite sont fabriqués à Clamart (92).
C’est donc moins cher, français et disponible plus rapidement, donc plus adapté aux personnes qui ont besoin de grosses corrections pour qui la perte ou la casse des lunettes est plus handicapante. Bonne affaire : l’enseigne propose un forfait à 39 € (verres non traités anti-reflets ni amincis) pour les corrections inférieures à -5 en myopie, et s’est attaqué à la vente en pharmacie. L’arrivée de la concurrence peut avoir du bon pour les consommateurs.
Cependant pour les personnes qui ont des grosses corrections et pour qui les lunettes restent un outil de vie indispensable, et non un accessoire de mode, les petits prix ne sont pas encore pour le lendemain. Chez l’opticien, le plus reste la disponibilité, le conseil et l’approche plus médicale.
Quant à la délivrance de lunettes sans ordonnance, un décret de 2016 est venu clarifier les choses. L’ordonnance doit dater de moins d’un an pour les moins de 16 ans, cinq ans de 16 à 42 ans, trois ans après 42 ans. En cas de myopie, astigmatisme et hypermétropie, et si les lunettes ont été cassées ou brisées, les opticiens peuvent maintenant délivrer en urgence des lunettes neuves sans ordonnance.
Pour ce qui est des ordonnances, si Nantes a la chance d’avoir la clinique Sourdille – jusqu’en 2019, elle part ensuite à Saint-Herblain tout en fêtant ses 80 ans –, il faut parfois attendre plusieurs semaines, voire mois pour avoir un rendez-vous ; la clinique est en effet victime de son succès. Au centre ophtalmologie des Hauts-Pavés (n°88), le délai est nettement plus raisonnable – deux semaines maximum ; la rapidité est atteinte grâce au nombre d’ophtalmologistes au même endroit et le passage des tests à la chaîne. Quelques autres ophtalmologistes situés en ville prennent aussi assez rapidement (autour d’une semaine, 10 jours au plus).
Louis-Benoît Greffe
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