Le sujet revient fréquemment dans les discussions entre collègues ou entre amis. L’expatriation est effectivement envisagée par de plus en plus de Français. Une étude en atteste.
37 % des Français
L’expatriation n’est plus le fait d’une petite minorité de personnes déterminées ni un propos en l’air sous le coup du ras-le-bol. C’est ce que vient démontrer une étude Workforce View in Europe conduite par ADP (Automatic Data Processing). La consultation s’est faite auprès de 9 908 employés dans 8 pays d’Europe.
Mais les conclusions de cette étude, pourtant significatives, ont été très peu évoquées dans la presse hexagonale. Un silence fortuit ou volontaire ? Il faut dire que le résultat n’est pas très élogieux et en dit long sur la perception de la société française dont se fait une partie de la population.
Ils sont ainsi 37 % parmi les salariés français questionnés à envisager de quitter le pays d’ici deux ans. Par ailleurs, 7% d’entre eux se prépareraient activement et réellement à une expatriation.
Disparités entre États
Qu’en est-il dans les autres pays ? En Italie, 57 % des salariés comptent quitter la péninsule pour une meilleure carrière (et un meilleur cadre de vie) ailleurs. Une volonté qui se corrèle donc avec l’existence d’un mal-être sociétal.
En opposition, citons le cas de la Suisse, territoire dont seulement 18 % des salariés envisagent l’expatriation. Aux Pays-Bas, ils ne sont guère plus de 3 % à se dire prêts à quitter leur terre pour refaire leur vie professionnelle à l’étranger.
Point commun à tous les pays sondés, l’âge des prétendants au départ. Ainsi, 18 % des moins de 35 ans se disent prêt à partir dans les deux années à venir. Ils ne sont plus que 8 % au-delà de 45 ans.
Les hommes plus aventuriers ?
Quant à la différence selon le sexe, il s’avère que, parmi les salariés européens, 45 % des hommes envisagent le départ contre seulement 30 % des femmes. Un pas qui est souvent compliqué à franchir puisque l’expatriation oblige à se couper de la famille et des amis. Un facteur qui est la principale raison empêchant le départ pour 32 % des Hexagonaux. La pratique d’une langue étrangère (21 %) et les différentes formalités (12 %) arrivent ensuite.
America first !
Enfin, une fois la volonté d’exil actée, reste le choix de la destination ! Et là, ce sont les sirènes de l’Amérique du Nord qui attirent le plus les salariés français (25 %). Viennent ensuite sur le podium la Suisse (19,3%) et le Royaume-Uni (18,8%) dont l’effet Brexit ne semble pas effrayer les futurs expatriés.
Toujours est-il que les départs à venir de ces travailleurs motivés par un contexte plus favorable ailleurs sont révélateurs d’un pessimisme bien ancré dans les jeunes générations quant à leur avenir en France. Des départs qui devraient toutefois être compensés par l’arrivée, à travers les flux migratoires en direction de l’Europe, d’autres « travailleurs potentiels » dont chacun jugera de l’apport en terme de valeur ajoutée pour le pays.
Crédit photos : Pixabay (CC0/Verneto)
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