L’édition 2018 de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe qui partira de Saint-Malo le dimanche 4 novembre prochain s’annonce comme celle de tous les records. Depuis l’ouverture des inscriptions en octobre dernier, la liste s’allonge, poussant même les organisateurs à ouvrir les quotas pour atteindre à cette date 122 concurrents au départ.
Mais pour cette édition des 40 ans de la transatlantique créée en 1978, OC Sport Pen Duick a fait le choix, comme l’y autorise l’Avis de Course, d’inviter un navigateur supplémentaire en la personne de Loïck Peyron. Le tenant du titre, vainqueur de la 10ème édition, fera donc partie des engagés en catégorie Rhum Multi. Après une première participation en 1982, à la barre du plus petit multicoque de la flotte, le navigateur s’alignera à la barre de « Happy », un petit trimaran jaune désormais bien connu, et tracera son sillage à l’ancienne vers Pointe-à-Pitre. Un retour aux origines qui fait sens en cette année du 40ème anniversaire.
Une promesse tenue
En 2014, pour sa septième participation à la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, Loïck Peyron avait laissé une trace indélébile dans l’Histoire de cette course de légende. Remplaçant au pied levé Armel Le Cléac’h blessé, le skipper baulois avait signé une victoire magistrale à Pointe-à-Pitre au terme de 7 jours 15 heures 08 minutes et 32 secondes de mer à bord du Maxi Solo Banque Populaire VII, établissant ainsi un nouveau temps de référence. Mais en acceptant de relever ce pari un peu fou, il avait laissé à quai le projet porté depuis de longs mois ; celui de revenir aux origines de la navigation au large, sans outils modernes, à bord d’un petit trimaran jaune sister-ship du vainqueur de la première édition en 1978 et répondant au nom évocateur de « Happy ». Le 10 novembre 2014, en posant pied à terre en Guadeloupe, le marin multi-capé avait annoncé son intention de prendre part à l’édition suivante à la barre de son fameux « petit jaune ». Une promesse qu’il tiendra donc en cette année anniversaire en bénéficiant d’une invitation de la part l’organisateur OC Sport Pen Duick. Un retour dont le marin se réjouit : « Il y a 4 ans, j’étais vraiment parti dans l’optique de participer à la Route du Rhum – Destination Guadeloupe à bord de mon petit trimaran jaune. Les circonstances en ont décidé autrement et j’ai en quelque sorte reculé pour mieux sauter… même si la reculade n’en était pas une, compte tenu de la manière dont les choses se sont déroulées. 4 ans plus tard, le fait de pouvoir être au départ de l’édition des 40 ans, à la barre de « Happy », a d’autant plus de valeur. C’est un réel bonheur de retrouver ce bateau, ne reste plus qu’à lui trouver un partenaire ».
Un Rhum à l’ancienne pour ressentir le vertige de l’incertitude
Invité en catégorie Rhum Multi, Loïck Peyron porte ainsi à 21 le nombre de partants dans cette famille « historique » de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. S’il sera en concurrence avec d’autres petits trimarans jaune notamment, le navigateur partira dans des conditions particulières. En effet, à bord les moyens d’aides à la navigation modernes n’auront pas voie au chapitre, cédant leur place à leurs ancêtres que sont le sextant et le baromètre. Une Route du Rhum – Destination Guadeloupe à l’ancienne pour laquelle les objectifs sont évidemment mesurés : « Sur chacune des courses que j’ai disputées, je me suis toujours attaché à faire au mieux, en tirant le meilleur du bateau, du bonhomme et des éléments, rappelle Loïck Peyron. Ma participation à la Route du Rhum cette année n’échappera pas à la règle. Néanmoins, en me remettant dans les conditions d’origine – navigation au sextant, pas de réception de fichiers météo, pas d’enrouleur de voiles d’avant – mes objectifs et ma route seront difficiles à comparer avec d’autres navires du même millésime un peu modernisés. Naviguer au sextant me met dans des conditions plus difficiles, mais c’est tant mieux. Je suis prêt à ressentir le vertige de l’incertitude ».
Un parti pris assumé et qui devrait réserver aux amoureux du Rhum un nouveau chapitre savoureux dans le grand livre de la course. Une huitième participation pour Loïck Peyron dont la carrière est jalonnée de souvenirs liés à cette transatlantique mythique. Mais s’il ne fallait en garder qu’un ? « Le dernier forcément, parce que le plus inattendu. C’était un défi ahurissant que je n’imaginais pas relever un jour, et la mer en a décidé autrement ! ».
Crédit photo : Alexis Courcoux (DR)
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine