Intervenant dimanche 24 juin dans le Grand Rendez-Vous d’Europe 1 avec CNews et Les Échos, Bernard-Henri Lévy s’est montré très inquiet concernant la situation actuelle de l’Europe. Alors que la question migratoire et identitaire est devenue le thème central de l’actualité européenne, BHL affirme que c’est un faux problème. Selon lui, en effet, « on ne peut parler de crise migratoire ».
« Il n’y a pas de crise des migrants » : parlant de « l’hystérisation des débats » concernant cette question, BHL estime qu’on est là en présence « d’un affaiblissement spirituel » (sic) des populations européennes.
Avec l’aplomb qu’on lui connait, BHL n’a pas hésité à affirmer que « le solde migratoire, comme dise les démographes ou les économistes, est nul. La balance est à zéro. Cette histoire de migrants ne tient pas ». Une fake news aussitôt balayée par la démographe Michelle Tribalat, qui connait bien le sujet, sur son blog.
« Quand on n’est pas capable de supporter autrement que comme une menace d’invasion un bateau fantôme (sic) qui croise au large des côtes européennes, c’est que ça ne va pas à l’intérieur. », a poursuivi BHL. Selon lui, cela serait dû à « une espèce de fatigue, de lassitude démocratique dans nos pays ».
Comme on pouvait s’y attendre, BHL n’a pas manqué de faire la comparaison avec l’Europe des années 1930. Selon l’essayiste, « le premier phénomène des années 1930, c’était une décomposition intellectuelle, une fragilité de nos propres croyances. Il y a quelque chose de [semblable] dans l’âge sombre que nous connaissons aujourd’hui. Deux conceptions de l’Homme et de sa place dans le monde » s’opposent en Europe. « Pour la première fois, on sent que [l’Europe] pourrait exploser. »
BHL veut toutefois garder espoir. La situation actuelle n’est pas inéluctable si l’Union européenne se décide à faire « pression sur les populistes ». Comment ? En sanctionnant notamment les pays du groupe de Visegrad, sur le plan politique et financier. Une hypothèse que les observateurs un peu sérieux estiment inenvisageable. Sans parler des positions prises par l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne dont la chancelière est sur un siège éjectable. De quoi se faire du souci.
Crédit photo : Mauro Rico / Ministerio de Cultura de la Nación/Flickr
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