Dans le cadre de l’opération C’est mon patrimoine !, des mineurs isolés étrangers vont se rendre à l’abbaye de Daoulas afin de prendre part à un atelier.
C’est mon patrimoine !
Mise en place par le ministère de la Culture et le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET), l’opération C’est mon patrimoine ! a pour but de sensibiliser les enfants et les adolescents à la diversité des patrimoines de l’Hexagone. Pour cela, des activités pluridisciplinaires proposent aux jeunes de « s’approprier le patrimoine » de différentes manières. Ils peuvent donc participer à des ateliers, visites théâtralisées, jeux de piste, lectures, danse, performances mais aussi pratiquer les arts numériques.
Le public concerné a entre 6 et 18 ans et les activités ont lieu durant les vacances scolaires. Ainsi, ce sont plusieurs dizaines de milliers d’inscrits qui sont recensés chaque année dans les centres sociaux et les MJC (maisons des jeunes et de la culture). Mais aussi dans les centres de loisirs et les foyers ruraux.
Quartiers prioritaires
Seulement voilà, il y a des publics plus « encouragés » que d’autres par les organisateurs de C’est mon patrimoine ! En effet, le ministère vise en priorité les jeunes des « bassins de vie prioritaires ».
Tandis que la communication de l’évènement s’efforce malgré tout de faire croire que le dispositif s’adresse autant aux jeunes ruraux qu’à ceux des villes et des quartiers périphériques, l’illusion ne dure pas longtemps.Nous apprenons donc qu’en 2017, sur près de 40 000 jeunes, « les deux tiers [étaient] issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville ». Lesquels ont donc participé à 130 projets et découvert plus de 200 patrimoines différents.
De plus, le désormais obligatoire laïus politiquement correct est aussi de mise : « L’objectif est autant de proposer une opération d’élargissement des publics que de participer à la cohésion sociale, à la lutte contre l’exclusion et à l’accès à la culture ». Une exclusion à laquelle les enfants des campagnes, vivant loin des MJC et des quartiers prioritaires, doivent faire face en silence.
Mineurs étrangers à Daoulas
En Bretagne, C’est mon patrimoine ! propose également des activités. L’abbaye de Daoulas, dans le Finistère, va accueillir l’opération pendant les vacances scolaires. Un public qui sera composé, si l’on se fie à la présentation générale de ce dispositif, de 70 % de jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville.
De plus, l’abbaye de Daoulas recevra également des mineurs isolés étrangers du 30 juillet au 17 août prochains. Des étrangers placés sous la responsabilité (et la prise en charge financière) du Conseil départemental. Prenant part à un atelier autour de l’image avec le photographe Philippe Andrieu, ils sont censés apprendre à avoir « confiance en eux à travers ce médium tout en découvrant le patrimoine local », nous apprend le communiqué de presse.
Un drôle de programme dont le coût est pris en charge par un financement public puisque « le projet reposera sur plusieurs financements (collectivités territoriales, mécénat, etc.). Il est rappelé que les subventions de l’État ne peuvent couvrir plus de 80 % du budget prévisionnel du projet ».
En parlant de patrimoine, les diverses collectivités territoriales de Bretagne seraient mieux avisées de financer correctement l’enseignement et le développement de la langue bretonne plutôt que des balades pour des mineurs isolés étrangers. Et dont l’âge n’est, par ailleurs, que rarement prouvé.
Crédit photos : Wikimedia Commons (CC)
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