La NASA a révélé son plan pour protéger la Terre des astéroïdes qui pourraient anéantir des continents entiers. Explications.
Menace fictive
Rassurons tout d’abord nos lecteurs. La menace n’est pour l’instant que fictive. Mais la planète a toutefois besoin de meilleurs moyens pour se prémunir des astéroïdes dont la trajectoire pourrait croiser celle de la Terre à l’avenir.
C’est un problème sur lequel s’est penchée la NASA (National Aeronautics and Space Administration), célèbre organisme américain. Ce dernier fait partie du Conseil national des sciences et de la technologie, qui comprend aussi des représentants des services d’urgence fédéraux, militaires, de la Maison-Blanche et d’autres fonctionnaires. Et ce conseil a présenté un rapport sur le sujet le 20 juin dernier. Que dit-il ?
Demande de Donald Trump
Il s’agit donc d’être en mesure de repérer les astéroïdes et de modifier leur route en cas de risque de collision avec notre planète. Mais, disons-le tout de suite, il faudrait des années pour que les experts en engins spatiaux espèrent pouvoir déplacer un astéroïde hors de notre chemin. Rien n’est donc gagner mais le fait de savoir quand un astéroïde arrive donnerait au moins le temps aux gens d’évacuer la zone. Voilà ce que prévient le rapport.
De plus, même si la menace immédiate d’un astéroïde tueur n’est pas à l’ordre de jour, certains scientifiques craignent que nous n’en sachions rien avant un stade très avancé. Entendez par là, avant que la collision ne soit imminente et meurtrière selon la région d’impact. C’est pourquoi la Maison-Blanche et Donald Trump ont demandé de meilleurs plans pour parer à cette éventualité.
18 310 objets
Selon l’officier Lindley Johnson du Planetary Defense Coordination Office, une organisation de la NASA dédiée à ce type de problématique, les scientifiques ont recensé 95 % des plus gros objets géocroiseurs. Autrement dit, ceux mesurant plus d’un kilomètre de diamètre et donc les plus dangereux. Des études sont toujours en cours sur les 5 % restants. En sachant que même des astéroïdes plus petits pourraient tout de même infliger de gros dégâts.
Par ailleurs, la NASA a catalogué 18 310 objets de toutes tailles. Un peu plus de 800 mesurent 140 mètres de diamètre ou plus. La grande majorité des autres astéroïdes potentiellement menaçant sont donc de taille inférieure à 140 mètres. Mais sont tout aussi redoutables.
NASA has a new plan to stop asteroids and help scientists detect near-Earth objects they haven’t been able to find before https://t.co/2qfUARtnoZ pic.twitter.com/HFZokeM2Jd
— CNN (@CNN) 22 juin 2018
Un précédent en 2013
À l’heure actuelle, seul un délai d’évacuation nécessaire pour les populations concernées peut permettre d’éviter la catastrophe. Pour mémoire, un astéroïde d’environ 20 mètres de diamètre est soudainement apparu en 2013 et a explosé au-dessus de Tchéliabinsk, en Russie, endommageant des milliers de bâtiments et causant 1 200 blessés.
Plus loin dans le temps, un astéroïde mesurant le double ou le triple de celui de 2013 a explosé au-dessus de Tunguska, en Russie, en 1908. Selon le rapport publié le 20 juin, le nombre de victimes pourrait se chiffrer en millions si un événement similaire se produisait à New York. Rappelons également que c’est un astéroïde géant qui a anéanti les dinosaures lorsqu’il a frappé la péninsule mexicaine du Yucatan il y a 65 millions d’années.
Enfin, Lindley Johnson a souligné qu’il faudrait des années pour tenter de détourner un astéroïde potentiellement meurtrier. Et tout autant de temps pour construire un vaisseau spatial, puis quelques années de plus pour atteindre la cible. Idéalement, il aimerait un préavis d’au moins 10 ans.
Frapper l’astéroïde
Une mission de défense de la Terre pourrait consister à frapper l’astéroïde ou la comète avec un gros engin spatial robotique en mouvement rapide dans l’espoir de changer sa trajectoire ou, dans le pire des cas, à lancer un dispositif nucléaire pour ne pas faire sauter l’astéroïde mais pour surchauffer sa surface et faire sauter suffisamment de matière pour le détourner. « Une partie de ce plan d’action consiste à étudier d’autres technologies, des techniques de déviation et de perturbation de l’astéroïde » selon Lindley Johnson.
Les scientifiques espèrent en apprendre davantage sur les astéroïdes grâce à deux missions en cours. Le vaisseau spatial Osiris-Rex de NASA doit atteindre l’astéroïde Bennu cette année et rapportera des échantillons en 2023, et Hyabusa 2 du Japon se rapproche de l’astéroïde Ryugu. Avec un retour d’échantillons cette fois prévu en 2020.
Quant à l’intervention d’astronautes, elle ne devrait se cantonner qu’aux films de science-fiction. Toujours selon l’officier de la NASA : « C’est un bon film, mais nous n’avons vu dans notre étude aucune technique qui nécessiterait l’implication des astronautes ».
Crédit photos : Pixabay (CC0/UKT2)
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