Très « gay friendly », la célèbre plateforme de location et de réservation de logements de particuliers américaine Airbnb propose ce mois ci des plans de tourisme LGBT dans différentes villes du monde. Mais quand il s’agit de payer des impôts en France, Airbnb préfère nettement se tourner vers d’autres pays plus… amicaux.
Dans un mail envoyé mardi 19 juin à ses clients, Airbnb écrit ainsi : « Ce mois-ci, célébrez les fiertés LGBT en participant à des expériences Airbnb qui mettent en avant les communautés LGBT locales à travers le monde. Des coulisses d’un spectacle de drag-queens à La Havane aux récits des icônes des droits civiques du quartier de Castro à San Francisco, ouvrez la saison des Fiertés aux côtés des militants LGBT sur Airbnb. »
Des programmes sont ainsi proposés à Berlin (« Explorez les joyaux LGBT de Berlin Découvrez les communautés queer des années 20 à nos jours »), à La Havane (« Accompagnez un militant à un drag show Rencontrez les artistes en backstage avant le spectacle »), à New-York (« Visitez un mémorial LGBT. Rencontrez le créateur de ce nouveau monument de Manhattan »), à Rio de Janeiro (« Dansez au rythme de la nuit à Rio, Faites la fête toute la nuit avec la scène LGBT locale »), etc.
Fondée en 2007 par les Américains Brian Chesky et Joe Gebbia, Airbnb était valorisée en 2017 à 31 milliards de dollars. Selon Wikipedia, le site Internet d’Airbnb contenait en 2015 plus de 1,5 million d’annonces dans 34 000 villes et 192 pays.
Optimisation fiscale
Si Airbnb se montre très « gay friendly », la plateforme se montre nettement moins amicale quand il s’agit de payer des impôts en France. Toujours selon Wikipedia, alors que son chiffre d’affaires est estimé à 60 millions d’euros, Airbnb n’aurait payé que 69 168 euros d’impôts en 2015 grâce à sa pratique de l’optimisation fiscale. Pour cela, Airbnb facturerait ses clients en Irlande et au Royaume-Uni, tandis que la branche française ne serait responsable que du marketing, affichant donc un chiffre d’affaires en décalage avec les bénéfices engendrés par les locations de logements en France. Selon une note du cabinet d’avocats Gide Loyrette Nouel, les commissions sur les locations françaises auraient rapporté à Airbnb entre 60 et 160 millions d’euros en 2015. Il s’agit pour l’entreprise de son deuxième marché après les États-Unis.
Très « politiquement correct », le patron d’Airbnb, Brian Chesky, s’oppose violemment à la politique anti-immigration et au « Muslim ban » mis en place par Donald Trump. A l’occasion du Superbowl en février 2017, Airbnb diffuse une publicité prônant la tolérance entre les peuples et les religions en lançant le mot-clé « #weaccept ». Airbnb s’est engagée à reverser sur 4 ans une somme de 4 millions de dollars à International Rescue Committee, une ONG qui vient en aide aux migrants.
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