Le groupement d’éleveurs l’Œuf de nos Villages, dont la marque éponyme est l’une des plus vendues en grande distribution, vient de s’engager à ne plus proposer d’œufs issus d’élevages de poules en cage d’ici 2025 pour la totalité de sa production.
Ce groupement composé de 400 éleveurs – dont une grande partie en Bretagne – figure parmi les leaders de l’industrie de l’œuf en France.
Après les consommateurs, les distributeurs et les restaurateurs, des producteurs décident à leur tour de se détourner de l’une des pires formes d’élevage. L’an dernier le groupe d’aucy, leader des ovoproduits, s’était également engagé à bannir l’élevage en cage de son approvisionnement.
« Pour nous, être « éleveurs engagés » c’est avant tout le sentiment d’appartenance à la seule marque d’œufs gérée par ses producteurs. Présents au cœur des régions françaises, nous sommes engagés dans un modèle durable respectueux des femmes, des hommes et des animaux dont le bien-être fait partie des critères majeurs de notre politique d’élevage.
Depuis plus de 30 ans, nous apportons des réponses concrètes à l’évolution des attentes des consommateurs. Dans ce cadre, nous accompagnons chacun de nos éleveurs dans cette transition : aujourd’hui plus de 80% d’entre nous proposent des œufs de productions dites « alternatives ». Afin de prolonger cette dynamique d’évolution de nos modes d’élevage, notre groupement L’Œuf de nos Villages s’engage à proposer dès 2025, 100% d’œufs français pondus par des poules élevées en plein air, label rouge, biologique ou au sol. » expliquent les initiateurs de ce groupement d’éleveurs.
En revanche, d’autres acteurs comme le groupe Avril et sa marque Matines n’ont toujours pas fixé d’échéance pour la sortie des cages.
L’engagement de l’Œuf de nos Villages répond aux attentes d’une opinion publique largement favorable à l’interdiction de l’élevage en cage des poules pondeuses (90 % des Français, YouGov 2018). Cette annonce est d’ailleurs survenue peu de temps après la révélation de trois enquêtes par L214, témoignant du calvaire des poules en cage dans trois élevages français différents. L’actrice Sophie Marceau avait commenté les images de la troisième enquête et invité les députés à voter en faveur de l’interdiction l’élevage des poules en cage.
Pour Johanne Mielcarek, porte-parole de L214, « L’engagement de l’Œuf de nos Villages témoigne du changement possible et souhaité par l’ensemble de la société civile pour la fin de l’élevage en cage des poules pondeuses. Il est temps que les autres acteurs de l’industrie de l’œuf se montrent à l’écoute des citoyens et suivent l’exemple de l’Œuf de nos Villages en renonçant à ce mode d’élevage intolérable. »
Le 27 mai dernier, les députés étaient appelés à se prononcer sur l’article 13 du projet de loi issu des États généraux de l’alimentation. Interdiction de l’élevage en cage des poules pondeuses, castration à vif des porcelets, broyage des poussins, contrôle vidéo dans les abattoirs… toutes les mesures en faveur des animaux ont été rejetées.
Qu’ont-ils voté ? L’interdiction de nouvelles installations, autrement dit rien puisqu’il n’y a plus d’installations ou d’extensions depuis plusieurs années faute de débouchés. L’interdiction partielle des œufs de poules en cage n’a même pas été retenue, alors que c’était une promesse de campagne du candidat Macron, renouvelée à Rungis en octobre 2017 en tant que président de la République. Quant aux amendements prévoyant une interdiction totale de l’élevage en cage à date butoir, ils ont été refoulés à une majorité écrasante (59 voix contre… 5 en scrutin public).
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